LES PALESTINIENS ET LE PROJET SIONISTE

Thomas Vescovi est professeur d’histoire-géographie et chercheur en Histoire contemporaine. Diplômé de l’Université Paris VIII, il s’intéresse notamment à la société juive israélienne, dans ses relations avec la société palestinienne, et son rapport à l’histoire.
Il est l’auteur de Bienvenue en Palestine (Kairos, 2014), et La mémoire de la Nakba en Israël (L’Harmattan, 2015). Il collabore régulièrement avec Middle East Eye, L’Orient le Jour, The Maghreb and Orient Courier, L’Humanité, Politis…

Jusqu’en 1948, les Palestiniens sont majoritaires de la Méditerranée au Jourdain. En l’espace de cinquante ans, le projet sioniste renverse la donne, et fonde un État pour être un refuge pour les Juifs du monde. En analysant d’une part les étapes de la dépossession autochtone, et d’autres part les processus politiques et matériels qui ont permis l’avènement d’Israël, il s’agit avant tout de s’extraire de toute vision fantasmée ou idéologique du passé. Si dans l’Empire ottoman puis sous le mandat britannique des mouvements politiques se forment, ils ne parviennent pas à imposer un rapport de force favorable aux Palestiniens. Le façonnement d’une identité dans le cadre d’une lutte décoloniale et nationale, permet en revanche à ce peuple de ne pas connaître le même sort que les Amérindiens, et de revenir en tant qu’acteurs actifs dans les pages de l’histoire.

Dès le lendemain de 1948, Sami Hadawi, Walid Khalidi, Nafiz Nazzal ou Élias Shoufani, fondent les bases de l’historiographie palestinienne. Ils s’attellent à compiler les documents emportés par les réfugiés, afin d’écrire les premières lignes d’une mémoire collective, et contestent la version israélienne du départ volontaire de leur peuple. Leurs travaux bénéficient d’échos importants dans le monde arabe et les universités anglo-saxonnes, mais ne percent pas les murailles intellectuelles d’Europe et d’Israël. Cette historiographie palestinienne, bien que n’ayant pas de caractère « officiel » en l’absence d’un État, perçoit généralement son rapport au voisin israélien que sous le prisme d’une dépossession préparée, orchestrée par les grandes puissances, et qui continue à être mise en œuvre. Cette vision est fondée, mais elle a aussi ses limites.

Quelle a été l’attitude des Palestiniens face au projet sioniste ? Quelles ont été les évolutions des objectifs sionistes ? Par ailleurs, loin d’une prétendue dualité entre « Arabes et Juifs » en Palestine, quel fut le rôle du troisième acteur, à savoir le mandataire Britannique ?

ARTICLE PUBLIÉ LE 06/05/2016
Par Thomas Vescovi

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