Ziad Medoukh
Les femmes palestiniennes connues pour leur résistance, leur attachement à leur patrie, leur volonté, leur patience, et pour l’éducation d’une génération déterminée, célèbrent ce 8 Mars 2015 dans un contexte particulier marqué notamment par la poursuite de l’occupation et l’absence de perspectives dans des territoires toujours occupés.
Les femmes palestiniennes où qu’elles soient : en Cisjordanie, dans la bande de Gaza , dans les territoires de 1948, et dans l’exil, sont plus que jamais déterminées et espèrent comme toute notre population un lendemain meilleur, un lendemain de liberté et de paix.
A partir de cette année, l’autorité nationale palestinienne a décidé de considérer le 8 Mars comme jour férié dans les territoires palestiniens, une initiative saluée par toute une population afin de rendre hommage aux femmes, même si le chemin est toujours long jusqu’à ce qu‘elles obtiennent tous leurs droits.
Les Palestiniens célèbrent cette journée mondiale de la femme avec une pensée particulière pour les détenues des prisons israéliennes, pour celles de Cisjordanie qui défient l’occupation et la colonisation, et pour les femmes de Gaza qui souffrent, comme toute la population civile, de ce blocus inhumain imposé depuis plus de 8 ans par les forces de l’occupation.
Les femmes palestiniennes fêtent le 8 Mars dans les larmes et la peine. Elles pensent aux martyrs, aux blessés, aux prisonniers, et à la population civile de Gaza qui a subi l’été dernier cette nouvelle agression qui a fait plus de 2200 morts, avec, parmi eux, plus de 300 femmes, sans oublier les 2000 blessées.
Les femmes palestiniennes, en première ligne du conflit, sont très engagées. Elles ont un rôle important dans notre société, elles continuent de se sacrifier pour que les enfants et les futures générations aient un plus bel avenir. Ce sont elles qui donnent à la Palestine ses héros. Elles endurent toutes les souffrances de leur patrie.
La femme palestinienne qui mène son combat sans relâche avec dignité, a un courage exceptionnel, elle est à la fois la mère du martyr, la femme du prisonnier, la grand-mère des jeunes désespérés. Elle est toujours présente pour soutenir son mari, pour aider ses enfants, pour donner espoir, et pour participer au développement d’une société en crise.
Elle est fortement investie dans la vie sociale et économique, elle a un rôle essentiel dans la vie des familles, des villages, des villes et des organisations, elle est en fait un élément majeur de cohésion dans la société palestinienne.
75% des personnes qui fréquentent les universités en Palestine sont des femmes, et le taux de scolarisation chez les femmes palestiniennes dépasse 87%.
Quand elle perd son mari, martyr pour la Palestine, la femme palestinienne sacrifie sa vie pour ses enfants, elle ne pense pas à sa vie privée, elle s’occupe d’eux et les élève dans le respect et l’attachement à leur terre.
Dans la situation économique très difficile qui prévaut en Palestine, beaucoup de ces femmes travaillent pour aider leur mari et leur famille, elles créent des coopératives, vendent des produits artisanaux, et réalisent de petits projets afin de vivre dignement.
Elles sont toujours présentes dans tous les secteurs : dans le travail, dans les partis politiques, dans les associations, dans les manifestations, sur les marchés ; elles participent et défendent leurs droits et les droits de leurs enfants. Par leur courage et par leur détermination, elles les encouragent à aller à l’école en dépit des barrages et des check-points israéliens, elles vont souvent récolter les olives au côté des hommes, malgré les menaces des colons et des soldats , elles mènent une résistance exemplaire contre l’occupation et ses mesures, elles luttent pour une place primordiale dans la société.
Nous pensons en ce jour du 8 Mars aux femmes palestiniennes, qui sont mortes pour une Palestine libre, aux femmes prisonnières, aux femmes qui ont accouché à un check point israélien, aux femmes qui, derrière le mur d’apartheid, se réveillent à 3h du matin pour préparer le cartable de leurs enfants et les accompagner à l’école, aux femmes qui défient les soldats et les colons israéliens dans les champs et dans les manifestations populaires. Nous pensons aux femmes de Gaza qui continuent, et de supporter ce blocus israélien inhumain, et d’encourager toute une société à patienter.
Quel courage ! Et quelle détermination !
Ce magnifique courage des femmes palestiniennes qui, avant de penser à elles- mêmes, pensent aux autres, à leurs enfants, à leurs maris, à leur famille, ce magnifique courage est une inspiration et un exemple pour nous les hommes.
Nous rendons hommage aussi à toutes les femmes solidaires de notre cause juste, partout dans le monde, pour leur courage, pour leur mobilisation, et pour leurs actions diverses de soutien aux Palestiniens, dans leur lutte pour la liberté.
Les femmes de Palestine méritent tout notre respect, elles méritent des lois qui améliorent leur statut dans notre pays et pas seulement ce congé d’une journée, elles méritent notre admiration.
Un grand hommage à la femme palestinienne : origine de notre savoir, chant de notre espoir, remède à nos blessures, richesse de notre terre, lumière de notre mémoire, ange de notre histoire, symbole de notre paix, sens de notre identité, terre de nos ancêtres. Elle est l’avenir de notre grande Palestine de paix et de justice.