ISBN : 978-2-296-13882-7
20 €
Après avoir été longtemps niées, les discriminations racistes semblent sortir du silence assourdissant qui caractérisait cette question sociale essentielle : des études tentent de les mesurer, des discours politiques volontaristes sont prononcés, une haute autorité est mise en place, etc. Pourtant, à y regarder de plus près le changement n’est en grande partie qu’apparent. Nous n’avons pas à faire à une véritable stratégie de lutte contre ces inégalités de traitement qui minent les classes et milieux populaires mais à
un discours de façade visant à contenir les revendications égalitaires.
L’occultation du caractère systémique des discriminations racistes, de leurs bases matérielles et de leurs fonctionnalités sociales dépolitise la question et technicise les réponses. En témoigne l’émergence de « nouveaux discours » d’accompagnement qui ne sont que de nouveaux masques idéologique de la domination : égalité des chances, promotion d’une élite
méritante, mixité sociale, cohésion sociale, etc. De la marche pour l’égalité en 1983 aux sans-papiers aujourd’hui, de multiples combats ont mis en avant la fonction sociale de l’inégalité raciste de traitement : organiser une
concurrence ethnique entre forces de travail pour maximiser les profits. Mener ces combats efficacement suppose de s’attaquer aux racines de l’inégalité.
Saïd Bouamama est socio-économiste et chargé de recherche à L’IFAR (Lille). Il est également le directeur de publication du site « Les figures de la
domination ». Il a publié de nombreux ouvrages portant sur les milieux populaires, les jeunesses et l’immigration, et notamment La France, Autopsie
d’un mythe national (Larousse, 2008) et Les Classeset Milieux populaires (Éditions du Cygne)