Les bombardements qui ont visé l’Université Al-Aqsa

Chassés du style de vie, des coutumes et des économies agraires de la « vie de village » et placés dans des camps, les réfugiés ont commencé à investir dans l’éducation de leurs enfants (…) le pourcentage de la première génération de réfugiés qui étaient illettrés était d’environ 70%, mais ce pourcentage est tombé à approximativement 7% avec la deuxième génération élevée dans les camps de réfugiés.
Edo Konrad, « The Israeli academics who helped design Palestinian emigration » (disponible en français à http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/06/21/les-universitaires-israeliens-qui-ont-contribue-a-la-conception-de-lemigration-palestinienne ).

En 1967 Levi Eshkol a envoyé un groupe de scientifiques étudier comment chasser les Palestiniens dans les nouveaux territoires occupés en 1967. Dans son article, Edo Konrad, écrivain et journaliste israélien décrit leur surprise en découvrant la résistance des Palestiniens, notamment avec l’éducation.

Ce n’est donc pas par hasard qu’Iyad a utilisé « visé » et non « touché » dans le titre de sa nouvelle vidéo. Tsahal vise et détruit intentionnellement les bâtiments éducatifs quand son aviation bombarde Gaza. Et Iyad était bien énervé ce matin-là en se rendant au local du conseil d’administration de l’Université Al-Aqsa détruit à la suite des attaques israéliennes sur Gaza le mois dernier (nuit du 4 au 5 mai 2019).

Al-Aqsa est la seule université publique de Gaza; elle reçoit chaque année plus 10 000 étudiants (elle n’est pas chère et dispense un enseignement de haut niveau – Iyad lui-même y a étudié le français).

Au cours de cette nuit de bombardements, le centre du conseil d’administration a été touché provoquant les dégâts que l’on peut constater sur la vidéo brisant ainsi tout le travail éducatif, des documentations et toutes les archives de l’université, des pertes irréversibles. Ce bâtiment se trouve à Khan Younès, loin de la ville de Gaza et de l’université Al-Aqsa elle-même. (Pour la petite histoire, ce bâtiment a été construit sur les ruines d’une colonie israélienne, à la suite du « désengagement » voulu par Ariel Sharon en 2004). Comme le bombardement du 4-5 mai a eu lieu de nuit, il n’y a eu heureusement (merci Tsahal ?) pas de pertes humaines à déplorer en plus.

Vous aussi, vous pouvez écouter Wallid Tafech, l’un des membre du conseil d’administration, vous rendre compte des pertes infligées au système éducatif de Gaza :

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