Depuis plus de 12 ans, un village bédouin palestinien du Néguev, al-Araqib, est harcelé par l’administration israélienne qui veut en chasser ses habitants au prétexte qu’ils seraient des « squatters ». Pourtant les habitants possèdent des titres de propriété remontant à la fin du XIXe siècle, titres qu’Israël ne reconnaît pas. Des ruines, un puits, quelques arbres et le cimetière, construits avant même le mandat britannique, confirment la présence ancienne de ces villageois sur ces terres.
Depuis 4 ans, ce village a été détruit 70 fois par la police israélienne, mais il continue à résister. Avec des militants solidaires israéliens, les habitants reconstruisent aussitôt ce qui est détruit. Quelques familles avaient trouvé le vieux cimetière du village comme ultime refuge et avaient réussi à y reconstituer un semblant de vie…
Le 12 juin [<*> [voir la lettre de Gadi Algazi sur notre site ]], les autorités israéliennes ont osé franchir une « ligne rouge » : pénétrer dans l’enceinte du cimetière et y détruire tout ce qui restait du village, en particulier la citerne et la mosquée.
Une douzaine de familles ainsi que quelques militants israéliens résistent toujours, campant parmi les restes dévastés du cimetière sous la surveillance de la police. La solidarité bédouine et militante s’est tout de suite organisée pour fournir eau, nourriture, couvertures …
La nuit, tous dorment dehors, entre les tombes : les enfants comme les vieux, les femmes comme les hommes. La police les surveille même la nuit, en les harcelant, en circulant parfois en voiture à grande allure autour des tombes…
Le gouvernement israélien expulse de leurs terres les Bédouins palestiniens du Néguev, citoyens israéliens, au profit de colonies juives, en les obligeant à vivre dans des conditions indignes.
Les gouvernements européens doivent user de tous les moyens économiques et diplomatiques pour qu’Israël se conforme au droit international.
Le Bureau National de l’UJFP le 24 juin 2014