Du haut de la tribune de la Knesset (parlement israélien), le chef criminel de l’apartheid israélien, Netanyahu, a déclaré qu’il est temps d’annexer des pans de la Cisjordanie occupée et a précisé :
Voici la vérité : ces territoires sont là où le peuple juif est né et s’est développé. Il est temps d’appliquer la loi israélienne et d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme.
Ces propos très clairs, n’en déplaise aux derniers défenseurs d’un sionisme à visage humain, illustrent l’aboutissement irréversible de l’idéologie sioniste : l’éradication des droits naturels du peuple autochtone palestinien.
Il est important de souligner que cet aboutissement se caractérise par deux conséquences très importantes.
1. Jusqu’à présent le sionisme avait essentiellement fonctionné avec le fait accompli. Maintenant l’annexion est un saut qualitatif, parce que le fait accompli de l’occupation et de la colonisation entre dans la loi.
2. Avec l’annexion, la grande majorité de la moitié palestinienne de la population qui vit entre Méditerranée et Jourdain devient étrangère dans son propre pays, sans droit et expulsable à tout moment.
Toutes les attaques du gouvernement israélien contre le peuple palestinien s’inscrivent dans le droit fil criminel de la politique coloniale, d’apartheid et d’épuration ethnique inscrites désormais dans la loi.
La liste est longue : assassinats quotidiens de résistants palestiniens ou de simples citoyens palestiniens qui ont la malchance de ne pas se trouver au bon endroit ou d’émettre la moindre protestation quand les militaires et les policiers israéliens patrouillent, destructions de maisons palestiniennes et même d’équipements destinés à la protection face au Covid-19, absence d’hygiène et de soins dans les prisons, travailleurs palestiniens jetés hors des « frontières » israéliennes s’ils manifestent des signes de fébrilité, obstacles aux besoins sanitaires de la population palestinienne, situations alarmantes dans les camps de réfugiés, vives attaques contre la Cour Pénale Internationale qui reconnaît enfin le droit de la Palestine à porter plainte pour crimes de guerre ou contre l’humanité …
La plupart des États approuvent cette politique désastreuse, se taisent ou se contentent de protestations sans sanctions, se faisant ainsi complices d’Israël. L’Union Européenne a commandé, pour contrôler ou empêcher les mouvements migratoires dans la région méditerranéenne, des drones de l’entreprise israélienne d’armement Elbit Systems, drones testés lors des agressions contre le peuple palestinien. Et les puissances occidentales sont très intéressées aussi par les logiciels et autres matériels high Tech destinés à ficher les populations.
Ce contexte inquiétant nous concerne directement : il en va de la sauvegarde du droit international et des libertés individuelles, de la volonté d’une politique anti-guerres, de la lutte contre les politiques coloniales, autoritaires, sécuritaires, discriminatoires qui sévissent dans le monde entier, des efforts multiples pour promouvoir un monde vivable, tirant les leçons de la pandémie et de ses racines.
Le peuple palestinien se tient debout, ne capitule pas. Il s’organise face à la pandémie, refuse le « deal du siècle » et tous les complices de ce plan qui tente de liquider la question palestinienne.
Au niveau international se développent des mouvements de résistance soutenant le peuple palestinien, des mouvements inspirés par les exigences anticoloniales et pour un monde basé sur la justice, l’égalité et la solidarité.
Le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) continue de remporter des victoires malgré les menaces israéliennes.
Il est une politique majeure pour mettre fin à l’impunité de l’État d’Israël.
Participer à notre mesure à ces mouvements, c’est un devoir moral et politique face aux menaces qui s’amoncellent, liées à la pandémie et dont sont victimes en premier lieu les populations discriminées !
La Commission Palestine-Israël, pour la Coordination nationale de l’UJFP, le 22 mai 2020.