Depuis le 1er octobre, plus de 170 Palestinien-ne-s ont été tué-e-s par l’armée israélienne ou par les colons qui sont tous « légalement » armés. Déjà le 19 décembre, Imemc News (traduit par l’Agence Média Palestine) donnait la liste des 127 Palestinien-ne-s tué-e-s auxquels il faut ajouter le chiffre hallucinant de 14.470 blessé-e-s.
Qui a entendu ces chiffres dans les principaux médias français ?
Quand ils évoquent la Palestine, c’est bien souvent pour reprendre le vocabulaire de l’occupant : « Israël est soumis à une vague terroriste et les Israéliens ont peur ».
Quand il y a une victime israélienne, on ne dit pas que l’auteur de l’attaque a été
exécuté sans jugement. On n’en parle même pas, comme si les Palestiniens n’étaient pas des êtres humains.
« Silence, on tue et on colonise »
Des hauts dirigeants israéliens (ministres, militaires, dignitaires religieux) appellent ouvertement à tuer les Palestiniens, y compris les femmes et les enfants (voire les déclarations d’Ayelet Shaked, ministre de la justice). Ces appels au meurtre ne suscitent aucune réaction de la part des dirigeants occidentaux.
Gaza toujours assiégée n’est toujours pas reconstruite depuis l’attaque de l’été 2014, les fonds promis ne sont pas arrivés. La misère et le désespoir y grandissent comme dans toute la Cisjordanie.
Le gouvernement israélien multiplie les extensions de colonies et annonce la construction de 55.000 nouveaux logements.
L’emprisonnement de masse frappe tous les Palestinien-ne-s y compris les enfants. 6.000 enfants ont été emprisonné-e-s depuis 2010. La « détention administrative » (sans jugement) est devenue la règle. Dans les tribunaux israéliens (souvent militaires), on est obligé de plaider coupable, sinon c’est la peine maximale. Dans les prisons israéliennes, on torture, on isole, on interdit les visites.
L’Occident continue d’accompagner ce rouleau compresseur en maintenant le mythe d’un « processus de paix pour deux États ».
Personne ne pourra dire « nous ne savions pas ».
Tous les jours, des diplomates présents en Palestine, des organisations humanitaires, des associations palestiniennes et même israéliennes ou des Internationaux présents envoient des rapports extrêmement documentés. Ils racontent par le menu les exécutions extrajudiciaires, les maisons démolies, les terres confisquées, les villages expulsés, les enfants arrêtés ou tués. Que deviennent ces rapports ? Comment est-il possible que l’Occident maintienne ce degré de complicité politique, économique, diplomatique et militaire avec ce régime d’apartheid qui ne se dissimule même plus ? Comment est-il possible que nos grands médias maintiennent la fiction d’un Israël « seule démocratie du Proche-Orient qui résiste au terrorisme » face à l’évidence d’une telle situation coloniale ?
Les autorités françaises et leurs collaborateurs médiatiques enterrent volontairement la question palestinienne. Ils cherchent à identifier Daesh et le « terrorisme » palestinien et les Français aux israéliens victimes du terrorisme, reprenant de fait les élucubrations meurtrières de l’ancien président Bush sur la « guerre du bien contre le mal ». C’est d’autant plus indécent qu’il y a eu de nombreuses manifestations de soutien à la France le 13 novembre en Palestine.
La solidarité internationale ne peut accepter et n’acceptera pas l’effacement de la Palestine et la volonté de transformer les Palestiniens en un peuple enfermé dans des réserves et privé de tout droit.
Enterrer la Palestine ne fait pas disparaître le scandale de la dépossession d’un peuple, expulsé et violenté depuis des décennies.
Il est indispensable d’imposer la parole politique, l’information, et la lutte citoyenne pour les droits des Palestiniens avec LA CAMPAGNE BOYCOTT, DESINVESTISSEMENT, SANCTIONS, SEULE CAPABLE aujourd’hui d’arrêter Israël.
Le Bureau national de l’UJFP, le 13 janvier 2016