Rony Brauman publie aux Editions Autrement un Manifeste pour les palestiniens,144 pages, 19 euros.
Son propre texte, « Sortir de l’apartheid », n’en occupe que le quart.
Car il présente ensuite ses invités. Dans l’ordre d’entrée en scène, Frank Eskenazi (cité pour sa participation à la Revue « De l’Autre Côté »), Gilbert Achcar (« Les Arabes et la Shoah »), Shlomo Sand (« Comment le peuple juif fut inventé », mais aussi « Comment j’ai cessé d’être juif »), Caroline Abu-Sa’da (Docteur en science politique spécialiste de la société rurale palestinienne), Guy Delisle (« Chroniques de Jérusalem »), René Backmann (« Un mur en Palestine »), Eyal Weizman (architecte, « Une occupation civile »), Anne Paq (photographe membre du collectif Activestills), Jean-Paul Chagnollaud (Directeur de l’iReMMO).
Ceux qui connaissent Rony Brauman ne seront pas surpris par ses propos d’une grande rigueur dans la condamnation de la politique israélienne et d’une grande prudence quant aux solutions, concluant sur la recherche face à Marwan Barghouti/Mandela d’un hypothétique De Klerk.
Il donne la conclusion de l’ouvrage à Jean-Paul Chagnollaud, qui nous propose de rêver à la victoire de Marwan à l’élection présidentielle de l’Autorité palestinienne en 2015, provoquant un tel séisme qu’après la dissolution de la Knesset de nouvelles élections porteraient Avraham Burg au poste de Premier Ministre. A partir de là, la paix se réaliserait sur la base des accords de Genève de 2003…
Bref, un livre à lire pour ses contributions intéressantes, ses dessins et ses photos remarquables, mais un Manifeste « pour les Palestiniens » sans la parole palestinienne.
André Rosevègue