Le livre noir de l’occupation Israélienne – Les soldats racontent

Un document choc, un « pavé dans la mare », une publication qui lève le voile sur les pratiques de l’armée israélienne dans les Territoires occupés. Le lecteur se trouve immergé dans le discours ordinaire des soldats israéliens, avec eux « sur le terrain », lors de fouilles, d’interventions dramatiques, d’opérations de veille, d’intimidation, d’arrestations.

Témoignage

Editions Autrement

Parution le mercredi 9 octobre 2013

Le livre

Un document choc, un « pavé dans la mare », une publication qui lève le voile sur les pratiques de l’armée israélienne dans les Territoires occupés. Le lecteur se trouve immergé dans le discours ordinaire des soldats israéliens, avec eux « sur le terrain », lors de fouilles, d’interventions dramatiques, d’opérations de veille, d’intimidation, d’arrestations. Un quotidien brutal, fait de tensions permanentes où les limites morales de chacun sont mises à l’épreuve. Plus d’une centaine de témoignages des soldats israéliens, bruts et sans complaisance, sont ici rassemblés. Recueillis par des vétérans de l’armée réunis au sein de l’organisation Breaking the Silence, puis croisés et vérifiés méticuleusement (grâce à d’autres témoins ou dans les archives d’ONG présentes sur place), ils révèlent le quotidien des soldats israéliens dans les Territoires occupés. Mais au-delà, ils renseignent sur le mode opératoire des forces israéliennes, voire sur la logique sous-jacente des opérations militaires du pays. Une logique qui a de lourdes conséquences pour les civils palestiniens, bien sûr, mais également pour ces jeunes soldats. Réveiller un village en pleine nuit à coups de grenades pour faire régner la terreur ; démolir des maisons en prenant prétexte de chercher des armes qui ne s’y trouvent pas ; passer à tabac des prisonniers menottés ; avoir pour ordre de tuer les enfants qui jettent des pierres aux soldats ; appliquer la « procédure de voisinage » qui consiste à faire appel à un « voisin » (palestinien) pour manipuler un objet suspect et éviter d’avoir à le faire soi-même ; ligoter un palestinien à un capot de voiture pour ne pas recevoir de jet de pierres en patrouillant dans un village ; tuer et être félicité, voire classé en fonction de ces « performances »… Voilà un échantillon des récits des soldats. D’aucuns sont exaltés, galvanisés par la situation, certains refoulent, et d’autres n’arrivent plus à vivre avec…

Breaking the silence

Breaking the Silence est une organisation fondée en 2004 par d’anciens soldats ayant servi dans l’armée israélienne depuis la seconde Intifada, en 2000. Elle a pour objectif de révéler à l’opinion publique israélienne et internationale la réalité du quotidien dans les Territoires occupés et le lourd tribut payé par les populations palestiniennes mais aussi par les soldats qui ont chaque jour pour mission de les « contrôler ». Breaking the Silence a mené depuis une dizaine d’année un gigantesque travail d’enquête et de recueil de témoignages (qui ont servi à constituer ce livre). Elle organise également des conférences et des visites guidées en Cisjordanie afin de mettre en lumière les méthodes d’Israël dans les Territoires. Considérée comme l’unique porte-parole des voix des soldats, l’organisation est aujourd’hui renommée en Israël, auprès de l’opinion et dans les médias.

Yehuda Shaul

Le livre noir de l'occupation Israélienne - Les soldats racontent — Yehuda Shaul

Yehuda Shaul, 30 ans, est né et a grandi à Jérusalem, dans une famille ultra-orthodoxe. Après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires dans le lycée talmudique d’une colonie juive de Cisjordanie, Yehuda Shaul a rejoint l’Armée de Défense d’Israël comme sergent et commandant dans le 50è bataillon de la Brigade Nahal entre 2001 et 2004. Il a participé à diverses opérations militaires en Cisjordanie pendant la deuxième Intifada, y compris l’Opération Rempart à Ramallah. Il a également servi pendant 14 mois à Hébron, la plus grande ville palestinienne du sud de la Cisjordanie.

En 2004, Yehuda Shaul a fondé l’association « Breaking the Silence » avec un groupe de vétérans. Il est aujourd’hui co-directeur, responsable des relations internationales, et a repris parallèlement des études de sciences politiques et de philosophie à l’université ouverte d’Israël.