Les accords d’Oslo signés par Arafat et Rabin en septembre 1993 constituent un tournant décisif dans l’histoire du mouvement national palestinien : l’OLP s’installe en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Or ces accords laissent en suspens toutes les questions de fond (l’avenir de Jérusalem, le droit au retour des réfugiés, les frontières du futur État palestinien, etc.), et les gouvernements israéliens successifs ne vont pas manquer d’en tirer profit pour accélérer la judaïsation de Jérusalem et la colonisation de la Cisjordanie.
Dès lors, le mouvement national palestinien se divise sur la faisabilité de l’option dite des deux États, mais aussi sur le bilan de l’Autorité nationale, la restructuration de l’OLP, les formes de résistance, armée ou non violente, et les alliances régionales à établir, avec l’Iran ou avec les pays du Golfe. Il connaît en conséquence bien des recompositions idéologiques, entre nationalisme et islamisme.
Nicolas Dot-Pouillard 1 insiste dans ce livre solidement documenté sur les principaux débats stratégiques et tactiques qui agitent la scène politique palestinienne dans sa diversité géographique, éclairant les positions des différentes forces en présence, du Fatah au Hamas, en passant par le Jihad islamique et la gauche.
par NICOLAS DOT-POUILLARD, Actes Sud.
- Docteur en études politiques, Nicolas Dot-Pouillard est chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient (Beyrouth), et core researcher au sein du programme Wafaw (When Authoritarianism Fails in the Arab World, European Research Council). Il est l’auteur de Tunisie : la révolution et ses passés (Iremmo/L’Harmattan, 2013), et, avec Wissam Alhaj et Eugénie Rébillard, de l’ouvrage De la théologie à la libération ? Histoire du Jihad islamique palestinien (La Découverte, 2014).[↩]