Le sionisme rend-il fou ?

gaza devastation Le sionisme rend-il fou ?

La violence du génocide en cours à Gaza nous laisse parfois désemparés, furieux, effarés, effrayés, démoralisés. L’horreur de la situation provoque un effondrement psychique, en premier lieu chez les Palestiniens de Gaza. Notre représentant à Gaza, Abu Amir, a rapporté l’importance de la crise existentielle que le blocus, la famine, le massacre ont provoquée et les efforts des Palestiniens pour y remédier, par des ateliers de soutien psychologique, par exemple.

Le rabbin Elie Lemmel, récemment odieusement agressé à Neuilly-sur-Seine et son agresseur palestinien originaire de Rafah semblent ainsi les victimes collatérales des crimes commis par le sionisme et de l’amalgame qui est fait entre ces crimes et le judaïsme. Ce qui fait de cette altercation une agression antisémite, le rabbin ayant été injustement blessé et meurtri. Le jeune Palestinien a été placé en hospitalisation sous contrainte pour recevoir des soins psychiatriques…

Cette guerre, ce génocide, cet acharnement meurtrier sur des populations civiles provoquent aussi un collapsus psychologique dans l’armée génocidaire : le journal Haaretz révèle que plus de 9000 d’entre eux souffrent d’un syndrome post-traumatique et pire, qu’une centaine de soldats de Tsahal se sont suicidés. Ainsi Eliram Mizrahi, conducteur d’un bulldozer militaire, s’est suicidé après avoir reçu l’ordre d’« aplatir » vivant des civils palestiniens. Il ne s’agit pas de confondre les criminels et les victimes mais, en situation coloniale, chacun subit des conséquences collatérales de la violence infligée.

Les effets délétères de la pulsion de mort évoquée par Freud dans Malaise dans la civilisation ont été décrits pour les sociétés atteintes par le fascisme. Frantz Fanon a montré les effets du racisme et du colonialisme sur les corps et les esprits et on pourrait appliquer aux Palestiniens cette identification qu’il a faite du sentiment de dépossession de soi, dans un climat oppressif permanent avec le risque de passage à l’acte sous la forme de violence ou d’autodestruction.

Car dans notre société raciste, dans la montée de l’islamophobie et de l’antisémitisme, la violence est à l’affut. Violence des dominants, du raciste, comme l’assassinat d’Hichem Miraoui ; violence du dominé qui « parfois, tue n’importe qui, ou lui-même, parce que la violence ne trouve pas d’issue. » (Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre)

Alors que faire devant cette folie du génocide ?

Notre réponse n’est évidemment pas psychiatrique mais politique. Il s’agit de refonder l’humanité en sortant du cadre colonial oppresseur, de mettre fin au génocide et de briser l’ordre racial qui le sous-tend.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 10 juin 2025

    Voir le-s sujet-s Sionisme - Antisionisme
    Tous les dossiers