Une ignoble et mortelle agression a touché le Centre culturel kurde de Paris.
L’auteur présumé n’était pas inconnu des services de police. Déjà arrêté il y a un an pour avoir agressé au sabre un camp de migrants, il vient, semble-t-il de sortir de prison très récemment. On peut donc s’étonner qu’il ait pu détenir des armes sans en être inquiété, dans ce contexte.
Son action pouvait lui sembler légitimée par le discours xénophobe constant aussi bien de Darmanin et de Macron que de l’extrême droite qui martèle « le grand remplacement » dans chacun de ses discours. C’est le mécanisme par lequel le racisme d’État tue : les racistes pathologiques se sentent légitimés par le discours de l’État qui, par ailleurs, les surveille peu.
Ce vendredi, face à la colère de manifestations kurdes, la police de Macron – qui s’est fendu d’un tweet hypocrite – a réprimé à coups de grenades lacrymogènes.
Il faut rappeler que l’État avait fort peu cherché lors de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013. L’enquête judiciaire en France avait relevé « l’implication » de membres des services secrets turcs, sans désigner de commanditaires.
L’UJFP affirme sa solidarité complète avec le Centre culturel et la communauté kurdes, dénonce la complaisance de la France face au gouvernement fasciste turc et appelle à participer à la manifestation de demain, samedi à 12h, Place de la République, à Paris.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 23 décembre 2022
L’UJFP rend également hommage aux militant.e.s kurdes assassiné.e.s
Emine Kara était la responsable du mouvement des femmes kurdes en France. Blessée en Syrie, dans le combat contre Daesh, lors de la prise de Rakka, elle était venue se faire soigner en France. Elle préparait la commémoration de l’assassinat à Paris des trois femmes kurdes par les services turcs – le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, une des fondatrices du PKK, Fidan Dogan et Leyla Saylemez.
Elle avait fait une demande d’asile politique en France qui lui avait été refusée.
Mîr Perwer était un jeune compositeur de mélodies kurdes, chanteur qui s’accompagnait au saz et dont les paroles irritaient le pouvoir turc. Il était réfugié politique en France. Il a été tué dans le restaurant en face du Centre culturel kurde.
Abdulrahman Kizil , âgé de 48 ans, était un militant kurde actif, présent à toutes les manifestations.