« Pourquoi Gaza ? y a-t-il quelque chose à découvrir là-bas ? » demandais-je en toute ignorance à Jean-Baptiste Humbert, dominicain et directeur du laboratoire d’archéologie de l’École d’archéologie biblique à Jérusalem… (JB Humbert était alors en train d’organiser une campagne de fouilles à Gaza).
« Mais, dit-il en souriant, rien que l’origine cananéenne du nom de Gaza, « La forteresse », nous parle déjà d’histoire… ». Et, ajoutant avec ce qu’il m’a semblé être un clin d’œil, « les premières traces écrites sur Gaza remontent au XVe siècle avant JC, deux à trois-cents ans avant que les Hébreux ne commencent la conquête de Canaan selon le récit biblique ».
En fait, je me suis documenté depuis, l’histoire de Gaza est riche et bien documentée. On y trouve les traces des Philistins, ce « peuple de la mer », qui se sont établis de Gaza à l’actuelle Tel Aviv pendant que les Hébreux (« selon le récit biblique ») étaient en train de conquérir Canaan. Après les Egyptiens les différents conquérant vont se succéder: d’abord les Assyriens, puis les Babyloniens, les Grecs d’Alexandre le Grand, des Hasmonéens, les Romains… Gaza deviendra chrétienne dans l’Empire byzantin avant de devenir musulmane quand les Arabes la délivreront d’une ultime conquête perse.
C’est cette riche histoire que Waled Alaqad essaye de conserver, protéger dans son petit musée. Initialement il avait proposé au ministère de la Culture de l’Autorité palestinienne d’utiliser un terrain de 3000 m² pour construire un musée destiner à conserver et ordonner les richesses archéologiques qu’il avait commencé à rassembler. Malheureusement la séparation politique et géographique entre Gaza et la Cisjordanie n’a pas permis au projet de se matérialiser.
Le musée de Waled Alaqad qy’Iyad nous présente dans cette nouvelle vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=YX73t_BmlN8&feature=youtu.be) est le fruit d’un travail personnel. Waled ne reçoit pas d’aide de l’Etat; il fait ce travail volontairement pour conserver les traces de l’histoire palestinienne. Il a installé son musée dans sa maison, lui réservant deux grandes pièces de 40 m² et le maintenant ouvert à tout le monde.
Bien qu’il existe deux autres musées « officiels » et plusieurs « musées » privés, celui de Waled Alaqad attire quotidiennement de nombreux visiteurs à cause de la richesse de ce qui y est présenté. Les objets que l’on voit dans la vidéo sont très fragiles et stockés avec soin. Cependant il faudrait les déplacer dans un endroit plus vaste, mieux adapté et mieux protégé; Waled n’a pas les moyens de financer installer des systèmes de sécurité contre les incendies ainsi que des caméras de surveillance contre les vols, toujours possibles quand on voit la richesse de ce qu’il a rassemblé.
Iyad m’a aussi raconté que Waled continue ses recherches dans la Bande de Gaza, n’hésitant pas à se rendre près de la barrière de séparation où il risque sa vie sous les balles des soldats de Tsahal.
Cette vidéo fait partie d’un projet cinématographique « Gaza Sories ».
o Elle est disponible, ainsi que toutes les précédentes sur la chaine YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCO0EPtvUNAKlk6G4Hnj1Hww/ .
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IMPORTANT – Pour aider nos amis à rassembler les fonds nécessaires pour la poursuite de ce beau projet, une cagnotte a été mise en place afin de réunir les 30.000 euros nécessaires à sa concrétisation.
La cagnotte n’a encore réuni que 11 546€ à ce jour grâce à ses 205 premiers donateurs.
Le projet a donc pu démarrer mais nécessite plus de fonds pour permettre à Iyad et ses camarades de s’équiper correctement et permettre à Gaza Stories de devenir une réalité durable.
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Michel, UJFP