Le 13 octobre 2022 à Bruges en Belgique devant la première promotion de l’Académie diplomatique européenne, Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité depuis 2019, a déclaré :
« L’Europe est un jardin. Nous avons construit un jardin… Le reste du monde… n’est pas exactement un jardin. La majeure partie du reste du monde est une jungle. La jungle pourrait envahir le jardin. Les jardiniers devraient s’en occuper. Les murs ne seront jamais assez hauts pour protéger le jardin».
Josep Borrell
Ces propos, à forte connotations colonialistes et racistes, ont suscité de nombreuses réactions d’indignation.
Ils nous rappellent les propos d’Ehud Barak, Premier ministre d’Israël lors de l’échec en 2001 des ultimes négociations de Camp David, qui ont amorcé le début de la fin des accords d’Oslo. Pour imputer cet échec aux négociateurs palestiniens dont Yasser Arafat, Ehud Barak avait alors déclaré : « L’Etat juif est une villa dans la jungle », la jungle étant le monde arabe entourant Israël.
A plus de 20 ans d’intervalle, les deux formules ont une signification identique : la défense des privilèges des dominants et la poursuite des politiques coloniales ou néocoloniales, discriminatoires, xénophobes et sécuritaires.
Pour l’UJFP, les villas et les jardins, avec ou sans terrain de golf, rappellent le monde qu’affectionne Trump, ancien Président des Etats Unis, ses acolytes et ses successeurs. Ni le mur d’apartheid en Israël ni l’agence européenne Frontex ne réussiront à contrôler la jungle.
Nous sommes résolument pour ce que les autorités israéliennes et européennes veulent combattre quand elles évoquent la jungle : les mobilisations contre les discriminations, la liberté de circulation, l’autodétermination des populations sous dominations coloniales ou néocoloniales, l’égalité des droits.
Coordination nationale de l’UJFP le 18-10-2022