Haaretz, le 4 novembre 2009, Dana Weiler Polak
Selon la proposition, les clandestins passés par la frontière égyptienne seraient hébergés dans des camps de transit dans le sud du pays.
Le gouvernement étudie la construction de camps dans le sud du pays pour les demandeurs d’asile qui s’infiltreront en Israël par la frontière égyptienne, a annoncé aujourd’hui (mercredi) Galei-Tzahal (La chaîne de radio officielle de l’armée israélienne, ndlt). Les demandeurs d’asile resteraient dans les camps jusqu’à la fin de la procédure qui déterminera leur droite à l’asile. Une procédure qui peut durer plusieurs mois et même des années.
Dans le cadre des tentatives de trouver les solutions au problème concernant les personnes en séjour illégal, une proposition a été faite selon laquelle les demandeurs d’asile seraient hébergés dans ce qu’on appelle « des camps de transit ». Dans ces camps, ils recevraient de la nourriture de base, un hébergement et des services médicaux de première nécessité. Selon la proposition les demandeurs d’asile iraient travailler tous les jours dans les agglomérations du Neguev et de l’Araba (deux régions du sud d’Israël, ndlt) et la nuit, ils rentreraient dans les camps. Les demandeurs d’asile ne recevraient pas de salaire pour leur travail, le salaire serait affecté au financement des camps.
Je suis effrayé par le gouffre dans lequel nous sommes tombés, a répondu le député de la Knesset Dov Hanin ( du parti Hadash). La logique de la proposition encourage les réfugiés à venir en Israël. Un perspective de lit est un encouragement si on regarde d’où ils viennent. Israël a le droit de fermer ses frontières mais une fois qu’une personne est là, on ne peut la combattre.
Au delà des associations douloureuses que les « camps de travail » réveillent et de l’opposition des organisations des droits de l’Homme, il se peut que les agglomérations du sud s’opposent à cette proposition. En Avril 2008 Sigal Rozen du Centre d’aide aux travailleurs étrangers a déposé une déclaration auprès du tribunal au moment où était examinée l’ordonnance ‘Guedera-Hadera’ selon laquelle les demandeurs d’asile devraient demeurer hors la zone comprise entre ces deux villes (qui constitue le centre du pays). C’est à dire, qu’ils pouvaient séjourner dans les Neguev et l’Araba dont nous parlons à présent.
Au moment de l’examen de l’ordonnance Guedera-Hadera on a étudié des alternatives à la simple détention des travailleurs , pour des résultats décevants:«J’ai contacté de nombreux kibbouzim pour essayer de placer dans leurs entreprises des demandeurs d’asile du Soudan déclare Rozen dans sa déposition de 2008. La plupart des gestionnaires des kibbouzim, bien qu’ils affirment manquer cruellement de main d’œuvre, ont refusé ma demande lorsqu’ils ont compris qu’ils seraient supposé payer aux demandeurs d’asile le salaire minimum légal ou plus. Et cela parce que nous considérons que les déductions faites sur leurs salaires ne doivent pas supérieures à celles autorisées par la loi sur les travailleurs étrangers.
Par la suite Rozen a contacté des centaines d’employeurs dans les moshavim ( coopératives agricoles)et dans les kibbouzim, mais de rares exceptions ont accordé de l’intérêt à l’idée. Finalement 14 moshavim et deux kibbouzim seulement ont fait la démarche et ont accepté de recevoir des réfugiés soudanais comme travailleurs agricoles dans les fermes.
Traduction Danny Berger Michèle Sibony