CPI / il y a 20 heures
Le député Ofer Cassif (Hadash) est menacé d’exclusion du Parlement israélien après avoir signé une pétition soutenant la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice, l’accusant d’actes de génocide. Selon M. Cassif, la mise en accusation est fondée sur une loi antidémocratique qui supprime la liberté d’expression. « Ils veulent que moi et mes amis nous nous taisions », déclare-t-il à propos de la persécution des législateurs dissidents par le gouvernement d’extrême droite dans une interview accordée à Amy Goodman et diffusée par Democracy Now ! « Nous sommes contre la guerre depuis le début parce que nous sommes contre l’effusion de sang.
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MK Ofer Cassif lors d’une manifestation contre la guerre à Gaza organisée dans la rue Kaplan à Tel-Aviv, près du ministère de la Défense, le 6 janvier 2024 (Photo : Zo Haderech) |
Ofer Cassif : je ne suis pas contre Israël ou anti-israélien. Je suis contre le gouvernement d’Israël, parce que le gouvernement d’Israël est actuellement le plus dangereux pour la société israélienne et pour les Israéliens. Ma signature en faveur de l’appel de l’Afrique du Sud à la Cour internationale de justice n’est donc pas contre Israël. Elle est pour Israël et contre le gouvernement israélien et ses politiques. C’est ce que je dis depuis longtemps. Quatre-vingt-cinq membres de la Knesset ont déjà apposé leur signature. Permettez-moi d’expliquer très, très brièvement le processus d’exclusion, de mise en accusation des membres de la Knesset. Il est basé sur une loi promulguée en 2016, qui est une loi antidémocratique car, bien sûr, elle permet la tyrannie de la majorité. Elle permet à la majorité de persécuter et de supprimer non seulement la liberté d’expression, mais aussi l’existence même d’un membre de la Knesset qui appartient à la minorité et dont les idées ne sont pas acceptables ou populaires.
Amy Goodman : Certains ont dit que votre soutien à l’affaire sud-africaine s’aligne indirectement sur les objectifs du Hamas et sur l’attaque du 7 octobre. Les membres israéliens présents à La Haye ont affirmé aujourd’hui que l’Afrique du Sud servait d’aile politique au Hamas. Votre réponse à tout cela, et ce que cela signifie pour vous de parler en tant que membre juif, membre israélien de la Knesset, critiquant le gouvernement israélien et ce qu’il fait en ce moment à Gaza, le qualifiant de génocide ?
Ofer Cassif : Je suis très fier de mes opinions et de mes convictions, ainsi que de celles de mes amis et camarades, et de nos activités, car nous sommes les seuls à rejeter totalement toute forme de violence. Nous accuser de soutenir, implicitement ou non, le terrible carnage commis par le Hamas le 7 octobre n’est pas seulement un pur mensonge – ils en sont conscients – mais c’est aussi de la provocation, parce qu’ils le savent parfaitement – moi, personnellement, et mes collègues, nous avons publié à maintes reprises au cours des 100 derniers jours, depuis que le massacre commis par le Hamas a eu lieu, nous avons publié partout – je pense que je vous l’ai dit également dans l’une de nos interviews précédentes – que nous sommes totalement contre, que nous condamnons totalement le terrible crime contre l’humanité et le crime de guerre, ce massacre, et les atrocités commises par le Hamas. Nous sommes totalement contre. M’accuser de le soutenir, d’une manière ou d’une autre, est un pur mensonge, une incitation, qui n’a rien à voir avec la réalité. Mais ils veulent nous faire taire. Ils veulent que moi et mes amis nous nous taisions. Ils ne veulent pas que nous élevions la voix contre toute forme de violence, parce que, comme je l’ai dit un million de fois, en tant que personne qui n’a cessé pendant des années de s’opposer à l’occupation et au siège israéliens contre le peuple palestinien, nous avons dit, j’ai dit, explicitement, que même les crimes du siège et de l’occupation ne peuvent pas justifier et ne justifieront jamais le massacre commis par le Hamas. Nous avons ajouté que le massacre, le massacre criminel perpétré par le Hamas, ne peut justifier le massacre et l’assaut d’Israël sur Gaza, dans lequel environ 30 000 personnes sont déjà mortes, ont été tuées. La grande majorité d’entre elles, plus de 70 %, sont des civils innocents, dont environ 10 000 enfants. Il faut donc s’élever contre ces choses, soutenir l’enquête sur ces choses – et je vous prie de garder à l’esprit que dans la pétition que j’ai signée, il n’y a pas de déclaration catégorique, et encore moins de ma part, qu’Israël est coupable d’un génocide. La pétition dit qu’il mérite une enquête, une enquête impartiale. Et le gouvernement d’Israël, d’une manière ou d’une autre, les branches du gouvernement d’Israël, ne peuvent pas mener une enquête impartiale. C’est comme si nous demandions à un voleur d’enquêter sur lui-même pour savoir s’il a volé quelque chose ou non. Cela n’a aucun sens. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous soutenons l’appel de l’Afrique du Sud : enquêter… Il y a tant de Palestiniens, des milliers de Palestiniens, qui sont tués. Des soldats israéliens sont tués. Les otages sont en danger, car le gouvernement ne fait rien pour les libérer.
Voir l’ensemble de l’interview (en anglais) :
https://www.democracynow.org/2024/1/12/ofer_cassif_israel_genocide_case_icj
