Union juive française pour la paix

Le boycott contre la Philharmonie de Paris : une action de lutte contre le génocide en Palestine

Philharmonie Le boycott contre la Philharmonie de Paris : une action de lutte contre le génocide en Palestine

Le boycott, action citoyenne non violente, est une arme qui a contribué à la lutte pour la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud. Il faut être malhonnête intellectuellement pour affirmer que l’appel à boycotter un État reconnu pour ses actions génocidaires serait un acte antisémite.

Selon les déclarations de Yair Mashiach, secrétaire général de l’Israel Philharmonic Orchestra (IPO), l‘orchestre philharmonique d’Israël est l’orchestre national de l’État d’Israël et son ambassadeur culturel dans le monde. Il s’agit de rien moins que de restaurer l’image d’Israël ternie par le génocide en cours.

C’est dans ce but que les autorités israéliennes ont mis en place un impressionnant dispositif de propagande1, avec la création en 2016 de la campagne Brand Israël2 pour promouvoir l’image d’Israël dans la culture. Le budget global de ce dispositif est passé de 30 millions d’euros en 2016 à 142 millions d’euros en 20253.

Ainsi en est-il de l’IPO, qui de surcroît, comme nombre d’institutions sionistes, est lié à l’armée israélienne et a joué en 2024 aux côtés de membres de l’orchestre des forces armées, en tenue militaire. Sans surprise, le concert de Paris s’est terminé sur l’hymne israélien, entonné par l’ambassadeur d’Israël en France et le président du CRIF, et repris par toute la salle. Il est donc parfaitement clair qu’au delà de la prestation musicale, le concert du 6 novembre constituait une manifestation de soutien à l’État génocidaire, mobilisant le ban et l’arrière-ban des soutiens de l’État d’Israël4. L’accusation d’antisémitisme concernant l’appel à boycotter l’orchestre philharmonique d’Israël (IPO) est une manipulation politique de désinformation et d’instrumentalisation.

Pour mémoire, en 2022, la Philharmonie de Paris avait annulé les concerts de l’Orchestre du Théâtre Mariinsky et de Valery Gergiev, en solidarité avec le peuple ukrainien5. Une fois de plus, le deux poids, deux mesures est évident, confirmant que la culture est un outil de pouvoir.

Après deux ans de génocide, deux mandats d’arrêts contre les principaux responsables politiques, 75 ans d’épuration ethnique, de politique d’apartheid, de colonialisme de remplacement, il est tout simplement honteux de dévoyer la lutte contre l’antisémitisme au profit d’intérêts géopolitiques. 

L’UJFP apporte tout son soutien aux militant.es qui ont subi, ce 6 novembre, la violence décomplexée du public et appelle, dans le cadre de la campagne BDS au boycott, arme citoyenne reconnue par le droit européen, des entreprises culturelles6 et économiques qui soutiennent l’État génocidaire israélien.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 11 novembre 2025


    Note-s

  1. la hasbara en hébreu[]
  2. voir à partir de 42min42[]
  3. https://fr.timesofisrael.com/le-ministere-des-affaires-etrangeres-recevra-un-budget-massif-pour-la-hasbara/[]
  4. dont le CRIF et ses alliés[]
  5. Notons qu’aujourd’hui, le Quai d’Orsay demande aux scènes culturelles subventionnées de “suspendre” toute collaboration avec les artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso et appelle donc au boycott des artistes eux-mêmes, alors que la campagne BDS, elle, ne vise que les événements culturels soutenus par l’État d’Israël.[]
  6. Voir Un boycott légitime, Eyal Sivan & Armelle Laborde, Éd. La Fabrique, 2016 et Boycott, Désinvestissement, Sanctions, Omar Barghouti, Éd. La Fabrique, 2010[]
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