Le mouvement Boycott Désinvestissement Sanction n’est certes pas une ONG, mais plutôt une plate-forme internationale.
Né dans les Territoires palestiniens occupés, le mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) s’est surtout développé en Europe du Nord et dans les pays anglo-saxons. Autour d’un mot d’ordre de boycott des produits israéliens et des entreprises qui investissent dans les Territoires occupés.
Curieusement, en dehors d’Israël, la France est le seul pays au monde où, depuis deux arrêts de la cour de cassation du 20 octobre 2015, l’appel au boycott d’un pays tiers est illégal. Ce double arrêt considère que l’appel au boycott des produits israéliens constitue un délit de « provocation à la discrimination ».
Il avait suscité de nombreuses protestations, dont celle de Jean-Jacques Urvoas, alors président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Il s’inquiétait dans un courrier à la Garde des Sceaux Christiane Taubira « d’une atteinte à la démocratie et aux libertés fondamentales ». Maintenant qu’il est lui-même place Vendôme, espérons que Jean-Jacques Urvoas relance un débat public sur la légitimité de la répression frappant les militants favorables au boycott des produits israéliens en France.
Pour Amnesty, « si la répression de l’incitation à la haine et à la discrimination est légitime, elle ne peut se confondre avec la critique tout aussi légitime de la politique d’un Etat. La promotion du boycott rentre dans le cadre de cette critique de l’action non violente », estime Dominique Curis, chargé de plaidoyer pour la liberté d’expression.
Jean Stern