par Georges Gumpel (écrit en 2012 après un discours de François Hollande à Drancy).
Mémoire, savoirs et devoir de connaissance de l’Histoire et la modernité du discours de François Hollande le 22 juillet 2012.
Pour mémoire :
Le 2 juillet 1942, René Bousquet – secrétaire général de la police à Vichy – négocie avec les responsables de la police allemande à Paris un accord pour livrer 20.000 juifs apatrides ou devenus tels de la zone occupée et 10.000 juifs de la zone non occupée.
Le 3 juillet, cet accord est entériné par le conseil des ministres à Vichy.
Le 10 juillet à Paris, se tient une réunion de travail dans le bureau de Danneker – délégué d’Eichmann pour la France et la Belgique- où sont présents avec les nazis, des représentants du gouvernement français. Au cours de cette réunion, prélude à la grande rafle des juifs apatrides des 16 et 17 juillet, Bousquet, Darquier de Pellepoix et Legay donnent le feu vert aux nazis – à leur grand étonnement- pour que les enfants juifs soient arrêtés et déportés avec leurs parents.
André Tulard, sous directeur à la direction des étrangers et des affaires juives chargé du fichier juif à la Préfecture de police parisienne est présent lui aussi, il met à la disposition de la police, pour faciliter le travail, 27.361 fiches nominatives de juifs étrangers apatrides résidant à Paris et en proche banlieue.
Ces fiches furent recopiées à la main dans les heures suivantes et distribuées dans les différents postes de police des arrondissements parisiens et de banlieue.
4.500 policiers furent affectés à ces rafles.
Les fiches de Tulard permirent l’arrestation de 13.152 personnes :
3.118 hommes, 5.919 femmes, 4.115 enfants.
4.952 personnes sans enfant sont directement internées à Drancy, déportées dans les jours suivants.
8.157 personnes dont les 4.115 enfants sont enfermées au Vel d’Hiv.
Entre les 19 et 22 juillet, toutes sont transférées en wagon à bestiaux dans les camps de Pithiviers et de Beaune la Rolande ( Loiret ), préalablement vidés de leurs occupants transférés à Drancy, dans l’attente des décisions nazies.
2.244 adultes et 2.300 enfants sont enfermés à Pithiviers,
1.259 adultes et 1.815 enfants sont enfermés à Beaune la Rolande.
Le 24 juillet, le préfet du Loiret envoie une note au préfet délégué du Loiret et au chef de service des camps à la préfecture ainsi rédigée : « veiller à ce que, dans chaque camp, les honneurs militaires soient rendus à l’arrivée et au départ du préfet de région ».
Le 25 juillet, le directeur de la police municipale de Paris avise le service commercial de la SNCF que les factures relatives au transport des personnes à Pithiviers et Beaune la Rolande doivent être adressées au Ministère de l’Intérieur.
Fin juillet,dans le compte-rendu du conseil des ministres tenu à Vichy on lit : « Dans une intention d’humanité, le chef du gouvernement a obtenu, contrairement aux premières positions allemandes, que les enfants – y compris ceux de moins de 16 ans – soient autorisés à accompagner leurs parents »
Les adultes, les parents des enfants enfermés des deux camps, des femmes principalement, sont déportés directement à Auschwitz entre les 31 juillet et le 7 août.
Pour faire bonne mesure, et sans l’avis des autorités allemandes, les chefs de camps chargés de ces basses œuvres ajoutent quelques enfants dans les convois – et parce que l’enfant juif avait perdu tous ses symboles humains pour les sbires de Vichy et ses hommes de main – le plus souvent, sans juger bon de prendre les mesures nécessaires à leur identification.
Le 10 août, les nazis reçoivent par télex la réponse de Berlin indiquant que, suite à la demande des autorités françaises, les enfants des juifs apatrides peuvent être déportés avec les adultes dans « des proportions adéquates ».
Sur la notion de « proportions adéquates », Eichman précise : « il ne doit en aucun cas y avoir de convois exclusivement composés d’enfants ».
Quelques jours plus tard, tous les enfants des deux camps du Loiret sont transférés à Drancy, déportés à Auschwitz dans les jours suivants avec des adultes, mis à mort dès leur arrivée.
Le 25 août 1942, le chef de la police aux questions juives en zone occupée écrit au préfet du Loiret ; « j’ai fait établir à votre nom à la date de ce jour, un mandat de 20000 francs afin de vous permettre de récompenser le personnel civil des cadres d’organisation et de surveillance des camps de Pithiviers et de Beaune la Rolande qui, récemment, ont été mis à contribution de façon exceptionnelle ».
Le 16 juillet 1995, à l’occasion de la cérémonie marquant le 53e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, rompant avec l’attitude de ses prédécesseurs, avec celle ambiguë de François Mitterrand, le président de la République, Jacques Chirac, déclarait:
« Ces heures noires souillent à jamais notre Histoire et sont une injure à notre passé, à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par des français, secondée par l’État français. La France, patrie des Lumières, patrie des Droits de l’homme, terre d’accueil , terre d’asile, la France, ce jour là, accomplissait l’irréparable…/… Reconnaître les fautes commises par l’État, ne rien occulter des heures sombres de notre Histoire, c’est tout simplement défendre l’idée de l’Homme, de sa liberté, de sa dignité. C’est lutter contre les forces obscures sans cesse à l’œuvre ».
Cette déclaration permettait à l’Histoire française de ne plus marcher avec des béquilles. Nous avions enfin la possibilité de dire, sereinement, l’importance des méthodes et des moyens mis en œuvre par le gouvernement français de Vichy dans notre persécution, notre destruction.
Nous avions eu deux bourreaux : l’État français et les nazis.
Nous n’étions plus « victimes de la barbarie nazie » comme il était écrit sur les monuments et les plaques commémoratives, mais – très exactement – victimes de la barbarie française et de la barbarie nazie.
Le même Jacques Chirac précisait deux ans plus tard, en décembre 1997, au cours de la cérémonie du dépôt au Mémorial du Martyr Juif Inconnu des fragments du fichier des victimes juives parisiennes retrouvés en 1991, évoquant les rafles et l’abdication morale de Vichy : « Oui, les camps d’internement et de transit ont été sous la responsabilité de l’administration française, de même que les recensements et la constitution de fichiers…/… Cela doit être dit et reconnu non pour se flageller avec le passé mais pour inventer le présent sur des bases saines et claires, ce qui suppose que nous regardions sereinement, en face, notre histoire ».
Les historiens français pouvaient enfin écrire l’Histoire.
Tall Brutman écrit dans son livre pionnier intitulé :
Au bureau des affaires juives, l’administration française et l’application de la législation antisémite « le processus vichyssois s’articule de la façon suivante : exclusion, fichage, rafle, internement.
Les moyens gouvernementaux sont : les lois et les décrets.
Ses relais gouvernementaux pour application sont : les préfectures, la police, la justice .
Il souligne : «c’est ce triptyque majeur: préfecture, police, justice, rouage administratif central qui a accepté, sans état d’âme, cette politique raciste criminelle, l’a banalisée, transformée en un travail administratif de routine. Le racisme, l’antisémitisme, deviennent une norme administrative banale, intégrée aux tâches des services administratifs publics».
Raul Hilberg avait déjà écrit dans son livre, « La destruction des juifs d’Europe » : « Une évidence s’impose: les français firent mieux que les allemands en matière de spécialisation des services administratifs affectés à l’entreprise de destruction des juifs ».
Pierre Truche, souligne à propos des rafles, dans une conférence faite à l’Institut d’ histoire du temps présent en décembre 1992 : « les lois antisémites françaises ne s’inscrivent pas, à l’origine, dans un processus d’élimination physique, mais correspondent à une volonté d’exclusion sociale. En revanche, la participation active aux rafles et aux déportations de 1942 à 1944 entre clairement dans le cadre de la complicité du crime contre l’ Humanité. La livraison spontanée des enfants juifs de moins de seize ans par Pierre Laval ( quelles qu’aient été ses motivations réelles) au cours de l’été 1942 pourrait même relever non de la complicité ( puisque les allemands ne les réclamaient pas à ce moment là ) mais d’un crime direct ».
Puis, nous avons eu le temps du Sarkozysme, le temps de « l’identité nationale » et ses suppôts.
Le temps du racisme, de la xénophobie d’État. Le temps où l’Autre- arabe, musulman, enfant d’immigré – est devenu, comme le juif hier, un sujet de textes, d’articles. de débats dans les médias, dans des proportions sans commune mesure avec les textes antisémites d’avant 1940.
Le temps du discours de Grenoble, de la chasse aux Roms, le temps des quotas, de la chasse aux étrangers, des CRA, des expulsions massives.
L’affaire Guy Môquet, les velléités de Nicolas Sarkozy ensuite à ce que tous les enfants de CM2 se voient confiée la mémoire d’un des 11000 enfants juifs de France livrés aux nazis.
Comme beaucoup d’autres, l’UJFP s’était exprimée à ce sujet. Nous en avions dénoncé l’abjection. Nous avions dénoncé cette politique qui consistait à dresser les communautés les unes contre les autres et à laisser se développer cette concurrence des victimes.
Nous soulignions alors que l’appel à la célébration de la Shoah n’est plus qu’une forme abjecte de clientélisme.
C’est pourquoi, le discours prononcé le 22 juillet dernier au cours de la cérémonie commémorant le 70e anniversaire de la grande rafle du Vel d’Hiv par le nouveau président de la République, François Hollande, nous interpelle.
Est-il un discours de rupture après les exécrables années de discours sur « l’identité nationale » et les thèses racistes d’extrême droite développées à outrance tout au long de la campagne électorale par l’équipe présidentielle précédente ?
Ou alors un discours se situant dans le prolongement de celui de Jacques Chirac le16 juillet 1995 ?
La presse et les médias ont vu dans le discours de François Hollande un discours de réaffirmation et de vigilance qui ne peut que plaire à Mrs Prasquier et Serge Klarsfeld soulignait le Monde. En effet. Mais qui en réalité plait à plus d’un aujourd’hui.
Nous ne sommes plus en 1995 et 1997. L’importance des prises de positions du Président Jacques Chirac reléguait au second plan ses renvois aux qualités supposées de la République, patrie des Lumières, etc.
Ce discours est aujourd’hui suranné. Mieux, il est disqualifié. Définitivement disqualifié par les recherches des historiens tant sur la destruction des Juifs que, sur la politique coloniale française, ou sur celle d’aujourd’hui à l’égard des jeunes des banlieues.
Patrie des Droits de l’Homme, Patrie des Lumières, terre d’accueil, tous ces mots ont aujourd’hui des relents tragiques que nous ne pouvons plus accepter. Les retours aux discours de type IIIe et IVe République non plus.
Pour ce qui est de la trahison supposée de Vichy des « valeurs de la République », terre d’accueil, etc, chantées par François Hollande, il est aujourd’hui nécessaire de rappeler cet épisode, très rarement mis en lumière, de la Conférence d’Evian de juillet 1938 :
Du 6 au 16 juillet 1938 s’était tenue à Evian une Conférence internationale où étaient présents les représentants de 32 délégations étrangères – dont celle des États-Unis – pour répondre à la question de recevoir ou non les réfugiés juifs persécutés d’Europe dans le contexte européen xénophobe et antisémite, de modifier les quotas alors en vigueur.
La France était représentée par Henri Béranger, le président de la commission des Affaires Étrangères au Sénat.
Paris et Londres jugèrent essentiel de couper court aux tentatives faites pour élargir les débats à l’ensemble de la question juive européenne en limitant expressément les débats à la seule compétence de la Conférence sur la question des réfugiés en provenance d’Allemagne et d’Autriche.
La France fait pression pour ne pas donner à la Conférence d’Evian un caractère trop voyant et imposa la tenue d’un comité intergouvernemental, sans séances publiques.
La France n’accepta pas d’accueillir plus de réfugiés. Tout au plus accepta-t-elle d’accueillir quelques personnalités « utiles pour l’économie et le patrimoine intellectuel », d’avoir un rôle de pays de transit pour des émigrants dûment munis de subsides, d’un visa et d’un billet pour l’outremer, (sic).
La question du triage fut évoquée de peur d’hériter des seuls déchets de toute l’immigration autrichienne et allemande. La France proposa que ce triage se fît impérativement avant l’arrivée en France de ces émigrants, sous l’égide d’une commission contrôlée par les américains.
Enfin, selon Henri Béranger, Paris se soucia plus encore d’abriter un centre d’attraction pour tous ces individus en rupture d’établissement, en même temps que d’être le foyer des revendications et des protestations provoquées par les persécutions présentes et futures.
Est-il de l’intérêt de la France d’apparaître comme l’asile officiel de tous ceux que l’Allemagne considère comme ses ennemis officiels ? s’interroge Béranger.
La France est au point extrême de saturation, si elle ne l’a pas déjà dépassé assène encore le même.
Ce qu’il ne disait pas ce jour là, c’est que « La France » s’était déjà dotée, depuis 1937, d’un sous secrétariat d’État à l’immigration, avait restreint le droit d’asile dès 1938, ouvert en janvier 1939 le premier camp pour « étrangers indésirables ».
Plus de 90 camps pour étrangers juifs indésirables, « en surnombre dans l’économie française » comme il était écrit sur leurs fiches d’internement, seront ensuite ouverts dans toute la France par Vichy, sans compter tous les camps annexes, provisoires, comme c’est le cas à Paris.
Ceci éclaire tragiquement les propos sur la Patrie des Lumières, celle des Droits de l’Homme, terre d’asile, etc, chers à François Hollande.
Quand à ceux sur « notre capitale, nos rues, nos cours d’immeuble, nos cages d’escaliers, nos préaux d’école » cette litanie de lieux profanés par la rafle de juillet 1942, ils ne sont pas sans évoquer les lieux communs utilisés aujourd’hui dans les discours officiels – de droite comme de gauche – lorsqu’il est question des banlieues, des jeunes qui les peuplent.
Faut-il le rappeler ? Cette rafle n’était pas une première, d’autres rafles avaient eu lieu, dont celles – massives- dites du stade Jappy en mai et juillet 1941.
Drancy fonctionnait sous autorité française depuis août 1941; livrait régulièrement des convois de déportés aux nazis.
La Ville lumière baignait depuis longtemps dans le sang et la honte. Elle avait une sale gueule.
Parler d’amnésie, de falsification de l’ Histoire, de révisionnisme, à propos de ce discours serait une grave erreur. Rien de tel dans ces propos.
Les enjeux politiques ont changés depuis 1995, il y a eu le 11 septembre 2001, le basculement absolu dans le discours politique des puissances occidentales les notions du Bien et du Mal, du Eux et du Nous, les représentations que celles ci font de l’Humanité en lieu et place des débats politiques de classe antérieurs.
Le discours de François Hollande traduit parfaitement ce basculement, par glissements successifs, des nouvelles perceptions de l’ennemi : plus d’allemands, de nazis, de collaboration, de responsabilités clairement identifiées, nommées, pour désigner le Mal.
Le mot Shoah, n’a pas pour seule fonction de masquer les enjeux de la Seconde Guerre Mondiale, il est également un mot unificateur pour désigner le Mal absolu, la perception nouvelle de celui ci, les lieux du crime ou de ceux à venir, la perception racialisée de leurs auteurs potentiels.
Les frontières raciales elles aussi ont changées, les juifs sont aujourd’hui les enfants chéris de l’Occident. Tout le monde nous aime, jusqu’à la nausée – de l’extrême droite à la gauche, française, européenne – nous sommes totalement intégrés au « Nous » Occidental. Nous sommes devenus Leurs juifs.
Reste l’Autre, celui contre lequel François Hollande entend faire donner les foudres de la République.
Est-ce l’extrême droite, héritière de Vichy et de Pétain ( cités l’un et l’autre – à décharge – une seule fois dans son discours) se réclamant ouvertement de l’idéologie nazie, florissante comme jamais en France ( voir la récente chasse à l’homme à Aigues-Mortes) et partout en Europe ?
Non, comme les allemands et le nazisme ( eux aussi jamais cités dans ce même discours ), celle ci n’est pas l’objet de la hantise de Mr Hollande. Ses foudres ne sont pas dirigées contre elle bien qu’elle soit ouvertement raciste, xénophobe, islamophobe, parfois même tranquillement pétainiste, antisémite, violente, etc.
L’autre, c’est Lui, innomé, mais reconnaissable entre tous dans ce raccourci tragique :« il y a quatre mois, à Toulouse, des enfants mourraient pour la même raison que ceux du Vel d’Hiv: parce qu’ils étaient juifs ».
Mettre sur le même plan les crimes de l’Etat français, ceux des nazis et celui d’un fou, le jour où la France prétend honorer la mémoire des victimes de ses propres forfaits.
Montrer du doigt ce jeune criminel et taire la litanie de nos bourreaux.
Laisser entendre, par omission calculée des véritables responsables français et allemands du crime du Vel d’ Hiv, par l’orchestration des termes tels que : « toutes les
idéologies d’exclusion » toutes les formes » d’intolérance, « tous les fanatismes », « toutes les xénophobies qui tentent de développer la logique de haine »…, laisser entendre donc, que seuls les arabes et les musulmans, représentés ici par la figure de Mohamed Mérah, seraient naturellement antisémites et, par l’image toujours interposée de Mohamed Mérah, les seuls capables aujourd’hui de crimes antisémites aussi horribles que ceux commis par la France et les nazis hier.
En un mot, masquer la continuité réelle qui existe entre l’État qui est responsable et l’État qui condamne, et établir une continuité factice entre le crime du Vel d’Hiv et celui de Toulouse.
Évoquer, ce jour là, à cet endroit là, l’exigence de tolérance religieuse, de liberté et de dignité de la personne dans le cadre de « nos » lois laïques, promouvoir la promesse de l’égalité et de l’émancipation, toutes références qui nous renvoient explicitement aux discours actuels sur l’Islam, les Musulmans, la condition des femmes musulmanes, qu’il faut, nécessairement « émanciper », puisqu’ils et elles vivent dans nos villes, nos cités, nos cours d’école, nos cages d’escaliers.
Tout cela constitue l’extraordinaire modernité du discours de François Hollande ce 22 juillet dernier.
Un discours – aligné et partagé – sur celui , impérialiste des États-Unis ; celui du choc des cultures, du choc des civilisations, du renversement de l’analyse de l’ Histoire aux fins de servir cette idéologie.
Notre histoire, nous qui avons eu la chance de survivre ; la mémoire des 4115 enfants juifs, apatrides et de leurs parents, livrés par la France aux nazis en juillet et août 1942, ne peuvent, en aucune façon, être le prétexte à de tels jeux politiques.
Le fascisme et le nazisme sont et restent des politiques occidentales, européennes, modernes, blanches. Qui peuvent, à tout moment, ressurgir sous des formes nouvelles, soupçonnables ou inconnues, frapper l’Autre, tout aussi indésirable que nous le fument hier.
Voilà ce que nous devons transmette aux jeunes générations avant qu’il ne soit trop tard.
Les leçons de cette indicible abdication morale de Vichy, de la France.
Georges Gumpel,
né en 1937, enfant juif caché en 1943 et 1944,
fils de Déporté, mort en avril 1945 à Melk, Autriche.
Partie Civile au procès Barbie.