LA VIOLENCE ANTICOLONIALE PALESTINIENNE N’EST QUE LA CONSÉQUENCE DE LA VIOLENCE COLONIALE ISRAÉLIENNE

Depuis plusieurs semaines, les violences entre l’État d’Israël et les résistants palestiniens s’intensifient à Jérusalem et dans toute la Cisjordanie.

La politique israélienne visant à détruire la résistance palestinienne est bien calculée, rien n’est laissé au hasard. Le partage criminel des rôles entre les colons, en particulier religieux, et d’autres représentants du gouvernement israélien, est bien huilé.

Dans un premier temps il s’agit de tester jusqu’où la conquête de l’Esplanade des Mosquées peut être poussée. Des colons l’envahissent, essaient d’imposer un partage de ce lieu saint, puis quand les manifestations palestiniennes contre cette situation s’amplifient, l’armée israélienne intervient brutalement.

De même en Cisjordanie des colons commettent des crimes atroces, ainsi contre la famille Dawabsha dont le bébé et les parents ont été brûlés vifs près d’Hébron. Le gouvernement israélien fait mine de protester, les Palestiniens se révoltent, et l’armée intervient « en représailles » tout en cherchant à convaincre que la résistance palestinienne n’est qu’une branche d’un « terrorisme islamique » contre lequel il ferait rempart.

L’État d’Israël calcule que face à la poursuite concomitante de la colonisation , les États-Unis, occupés par l’approche des prochaines élections et par Daesh, se contenteront de quelques protestations et les pays européens, occupés par l’afflux de centaines de milliers de réfugiés cherchant à échapper au chaos que ces mêmes pays ont contribué à créer par leur pillage et leur soutien aux pires dictatures et également par Daesh, persisteront à ne pas le sanctionner.

Une nouvelle génération de résistants, des jeunes qui n’ont connu d’Israël que les forces militaires et les colons, se lève, mains nues et avec pour seules armes des pierres ou des cocktails Molotov. Constamment humiliée, sans espoir à l’égard d’une « autorité » palestinienne muselée par l’occupant, elle n’a plus rien à perdre. Sa résistance est un droit, un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de décembre 1948.

Est-ce le commencement d’une troisième intifada : c’est la question que posent les médias, espérant parfois qu’aborder ainsi ces événements leur permettra de faire du buzz. Mais est-il besoin de nommer cette révolte, ou insurrection ? Nous savons que l’avenir du Proche et du Moyen Orient, voire du monde entier, sont indécis. Nous savons aussi que le peuple palestinien continue de résister dans sa vie quotidienne et qu’un grand élan de solidarité internationale continue à se développer, qu’il s’agisse du soutien à de multiples projets permettant au peuple palestinien de survivre dignement ou qu’il s’agisse de la Campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) pour mettre fin à l’impunité d’Israël.

Notre responsabilité est de poursuivre dans cette voie et d’appeler à une mobilisation d’ampleur pour imposer à nos gouvernants de cesser de soutenir le gouvernement israélien. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître l’État de Palestine – toutes les reconnaissances antérieures n’ont pas fait bouger Israël d’un iota. Il s’agit de passer aux sanctions concrètes, la suspension de l’accord d’association de l’Union européenne avec Israël, la mise en œuvre des « lignes directrices » proscrivant tout financement qui profite aux colonies, l’expulsion d’Israël hors des fédérations sportives européennes, la traduction des dirigeants politiques et militaires israéliens devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Israël et ses amis essaieront toujours de faire passer leurs opposants pour des antisémites. Mais ils n’arrivent plus à imposer cet ignoble leitmotiv.

L’opposition juive à la politique israélienne grandit, et contribue à mettre en échec la prétention d’Israël à représenter les Juifs du monde entier.

Cette opposition souligne qu’en définitive la poursuite de cette politique est aussi criminelle envers les Palestiniens que suicidaire envers les Juifs qu’elle assimile à des colons racistes.

Mobilisons-nous pour que cesse l’impunité d’Israël !

Soutenons la résistance du peuple palestinien !

Le Bureau national de l’UJFP, le 6 octobre 2015