Les médias découvrent la violence en Palestine.
Depuis des années, ils ne voient pas l’occupation militaire, le blocus inhumain de Gaza, les milliers d’adolescents abattus dans les Territoires occupés. Et aujourd’hui, ils ne s’émeuvent pas des crimes de guerre commis par l’aviation israélienne sur les populations civiles de Gaza.
Le surgissement d’une violence terrible lors de l’attaque du sud d’Israël par des forces palestiniennes a bouleversé et suscité une légitime émotion que nous partageons. Nous déplorons des massacres et des atteintes aux populations civiles qui constituent des crimes de guerre : selon la presse, 1500 victimes israéliennes et 1200 victimes palestiniennes, dont des enfants, de part et d’autre. Cette effusion de sang nous accable et nous soutenons toutes les familles dans leur deuil, que les victimes soient palestiniennes ou israéliennes.
Cette émotion ne peut cependant nous faire oublier le contexte dans lequel cette attaque se produit :
– Israël est une puissance occupante et commet des crimes de guerre depuis plus de 75 ans.
– Pour les Palestiniens et notamment les Gazaouis, peuple occupé et sous domination israélienne, la résistance armée ou non est légitime.
– Les crimes de guerre israéliens commis depuis des décennies, —avec une garantie d’immunité accordée par la communauté internationale— ont rendu insupportables l’enfermement, le régime de bombardement et les conditions de vie à Gaza et produit d’autres crimes de guerre. Il demeure important d’identifier la responsabilité première de la situation coloniale dans la région. Les victimes civiles sont le résultat de décennies d’oppression, de spoliations, d’assassinats commis par un régime israélien colonial qui veut maintenir les indigènes dans la soumission.
– Ainsi, c’est le chaos installé à Gaza, assiégée depuis 17 ans par la puissance coloniale, en Cisjordanie et à Jérusalem, qui rejaillit et entre violemment sur le territoire israélien. Les guerres coloniales sont des guerres sales.
– La politique menée par le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou vient de faire de nouvelles victimes après les Palestiniens : les Israéliens eux-mêmes via les combattants du Hamas et des autres groupes politiques de la résistance présents à Gaza.
Les massacres commis à l’encontre de civils quels qu’ils soient sont inadmissibles et de surcroît contraires au droit international.
Pourtant – les chancelleries occidentales sont restées aveugles aux crimes commis à l’encontre des Palestiniens, ont refusé la qualification de crimes de guerre pour les opérations israéliennes sur Gaza en 2009, 2014, 2018 et plus récemment. Aujourd’hui, d’Emmanuel Macron à Urusula Von Der Leyen en passant par Joe Biden, les chancelleries occidentales ont multiplié les déclarations précisant que « Israël a le droit de se défendre » et qualifié l’opération palestinienne de terroriste, tandis que les bombardements de terreur sur Gaza seraient une réplique « normale » de défense de l’État d’Israël.
Les médias “main stream” emboîtent le pas des gouvernements et présentent uniquement un point de vue israélien qui veut à tout prix effacer toute causalité à ce qui vient de se passer, toute légitimité à la résistance palestinienne, voire à la Palestine elle-même. Ce n’est pas la puissance qui occupe, colonise et assiège qui « se défend », c’est le peuple occupé, colonisé, assiégé.
Il n’y a qu’une solution à toute cette tragédie : il ne peut y avoir de paix sans la justice, la reconnaissance et la réparation des injustices commises. Ce qui signifie la fin du régime colonial sioniste. Seul un régime qui garantit l’égalité des droits pour tous les habitants ce cette région peut garantir la paix.
Nous exigeons que la communauté internationale intervienne rapidement pour faire cesser les bombardements sur les civils de Gaza, perpétrés comme pour en finir avec la population de ce territoire.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 12 octobre 2023