Nous, Pauline, Sarah et Yoan sommes convoquéEs pour être jugéEs devant le tribunal de Paris mercredi 29 octobre. Le motif ? « Organisation de manifestation interdite ».
Il nous est reproché d’avoir « organisé » la manifestation de soutien à la lutte du peuple Palestinien du 26 juillet dernier.
Ce 26 juillet nous avons été interpeléEs à 12h50 en marge du marché de Barbès à la fin d’une distribution de tracts annonçant le rendez-vous de la mobilisation de l’après-midi à République. S’en était suivi 30h de garde à vue pour nous, 24h pour les 4 autres personnes interpeléEs avec nous et relachéEs sans poursuites.
Le même jour Fatma a été arrêtée dans les transports parisiens parce qu’elle portait un keffieh sur la tête : victime d’un contrôle au faciès, Fatma portait une petite bombe lacrymogène de défense dans son sac dont elle ne s’est pas servie. Pour ça, elle a également fait 24h de garde à vue ce week end là et doit comparaître le même jour que nous dans la même chambre du TGI.
Alors que cet été l’Etat d’Israël a massacré en toute impunité la population de Gaza pendant plus de 50 jours devant les caméras du monde entier, la France a affiché sans honte son soutien officiel à cet Etat criminel. Dans ce contexte, la si célèbre exception française est allée jusqu’à interdire à Paris et à Sarcelles, des manifestations populaires de solidarité avec le peuple palestinien.
Plus qu’une simple répression politique en direction de quelques militantEs, l’État français a alors clairement pratiqué une répression raciste massive en direction de jeunes NoirEs, Arabes et/ou MusulmanEs qui participaient aux manifestations.
Arrestations et condamnations au faciès : voilà ce qu’a pratiqué l’Etat français cet été tout en nous traitant éhontément d’antisémites !
Cette criminalisation de la mobilisation de solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance est un message politique qui ne doit pas rester sans réponse.
Nous nous réjouissons de la relaxe prononcée le 22 octobre pour Alain Pojolat, lui aussi poursuivi pour l’organisation de la manifestation du 26 juillet.
Cette première victoire doit être celle de tous les jugements qui arrivent :
– Fatma, Pauline, Sarah et Yoan le 29 octobre à 13h30.
– Kamel et Nouh qui comparaîtront en appel le 18 novembre prochain car le parquet souhaite remettre en cause leurs condamnations (10 mois avec sursis pour Nouh pour « organisation et participation a une manifestation interdite » et 4 mois avec sursis et 1150€ d’amende pour Kamel accusé de « rébellion » et « participation a un attroupement ») arrêtés lors de la manifestation de solidarité du 19 juillet.
Parce que la solidarité n’est pas un délit,
Parce que manifester est un droit,
Parce que plus de 2000 palestinienNEs ont été impunément assassinéEs cet été par Israël,
Parce que ce sont l’apartheid et la colonisation d’Israël qui doivent cesser et donner lieu à des sanctions,
Parce que le racisme c’est l’islamophobie de l’Etat français, les arrestations et les verdicts au faciès,
Parce que c’est le soutien sans faille du gouvernement à l’Etat sioniste assassin qui constitue une attitude criminelle et non les actions qui s’y opposent,
Soyez nombreuses et nombreux à venir nous soutenir,
Mercredi 29 octobre à 13h30
à la 10ème chambre du tribunal correctionnel de Paris (Palais de Justice de Paris – métro Cité).
Infos plus détaillées sur le procès de Fatma, par la campagne politique autonome « Liberté pour nos détenus, emprisonnés lors des manifs pour Gaza » qui a besoin d’argent car ils collectent des dons pour rassembler les fonds nécessaires au paiement des frais de justice et d’avocat des personnes non-blanches et/ou musulmanes poursuivies suite à la répression raciste de cet été, les infos pour donner sont sur leur page.