Un communiqué publié ce vendredi 22 octobre par le gouvernement israélien annonce que le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, vient de signer un ordre déclarant six organisations palestiniennes de défense des droits humains comme organisations terroristes.
Ce sont des organisations reconnues sur le plan international : Addameer (créée en 1991 ; mission : droits des prisonniers politiques et assistance juridique ; Salah Hamouri qui fait l’objet d’un mandat d’expulsion, est l’un des avocats d’Addameer), Al-Haq (créée en 1979 ; mission : protection et promotion des droits humains et de l’état de droit dans les territoires palestiniens occupés – membre de la FIDH), DCI-P (Organisation internationale de défense des enfants – Palestine, créée en 1991), UAWC (Union des comités du travail agricole ; créée en 1986 ; membre de La Via Campesina), l’Union des Comités de Femmes palestiniennes (créée en 1980), et le centre Bisan de recherche et développement (créé en 1989).
Addameer et Al-Haq font partie des 8 organisations palestiniennes qui ont soumis en 2019 un rapport sur l’apartheid israélien au comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale.
Israël poursuit donc au bulldozer sa politique d’apartheid, de bannissement des Palestiniens (expulsions, statuts précaires de résidents, notamment à Jérusalem), et maintenant de dissolution d’associations palestiniennes des Droits de l’homme, qui réalisent un travail remarquable de défense de la société civile palestinienne, tant dans les territoires occupés qu’en Israël même.
Des exactions quotidiennes contre les paysans à la déportation annoncée de Salah Hamouri et à présent à ces dissolutions, ce gouvernement -dirigé par un colon qui se vantait d’avoir tué beaucoup d’Arabes et avec un ministre de la Défense qui voulait ramener Gaza à l’âge de pierre-, poursuit la politique de destruction de la société palestinienne et, très probablement – un jour ou l’autre – décrètera que les membres de ces mêmes associations sont des terroristes, les emprisonnera.
Ainsi, pour Israël, « la société civile palestinienne, voilà l’ennemie ». Les dirigeants israéliens savent que ce sont ces associations qui permettent à la Palestine de continuer à « faire société » et à conserver un tissu social indispensable à sa survie.
Israël est aujourd’hui le seul pays au monde pratiquant une politique d’apartheid, un apartheid de type nouveau. Pour tous ceux qui continuent à défendre l’idée de démocratie en Israël, c’est l’acte final, qui achève de la caractériser en démocratie coloniale.
Or, l’apartheid est un crime contre l’humanité, imprescriptible. Et jusqu’à présent aucun État soi-disant « démocratique » ne s’est élevé contre cette politique d’apartheid et n’a intenté une action devant une quelconque juridiction internationale.
Malheureusement Israël est soutenu par tous ces États, ces derniers, dont la France considérant qu’Israël est un modèle dans la répression des populations jugées dangereuses.
Et ce modèle est hélas suivi pratiquement à la lettre par la France, qui dissout à tour de bras des associations défendant les droits des musulmans, sous prétexte de « terrorisme » ou de « complicité supposée avec le terrorisme », mais en fait sans aucune charge réelle autre que musulmane.
Dans ce contexte, comment le gouvernement français peut-il défendre la démocratie à l’échelle internationale ?
En tant que porteuse d’une parole juive antisioniste, l’UJFP doit intensifier sa lutte contre cet état de fait dans le cadre de la campagne BDS et ce pour mobiliser la société civile toute entière et IMPOSER à l’Occident de mettre Israël au ban des nations, tant qu’il ne mettra pas un terme à sa politique criminelle.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 25 octobre 2021