L’accord de La Mecque entre Mahmoud Abbas et le HAMAS a montré la volonté palestinienne de résister aux diktats de l’Occident (Israël, les Etats-Unis, l’Union Européenne).
Depuis la victoire du HAMAS aux élections palestiniennes de janvier 2006, les sanctions se sont succédées contre les Palestiniens, parmi lesquelles la suspension de l’aide apportée par l’Union Européenne à l’Autorité Palestinienne.
L’Union Européenne savait ce qu’elle faisait. En coupant les vivres à l’Autorité Palestinienne, elle prenait le risque de plonger la Palestine dans le chaos, espérant ainsi rendre impopulaire le HAMAS et provoquer des élections qui donneraient une majorité plus acceptable, c’est-à-dire prête à accepter le diktat israélien. Mahmoud Abbas, toujours prêt à des compromis, espérant ainsi sauver un processus de paix mort depuis longtemps s’il a jamais existé, allait même jusqu’à proposer de nouvelles élections qui devaient assurer la défaite du HAMAS et le retour du FATAH au pouvoir. L’Accord de La Mecque a mis fin à ces velléités et reconstruit une unité palestinienne.
La position du trio constitué par Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne n’a pourtant pas changé, les conditions pour reprendre l’aide à l’Autorité Palestinienne restent les mêmes : reconnaissance de l’Etat d’Israël, arrêt de la violence, respect des accords antérieurs.
Pendant ce temps l’Etat d’Israël peut pratiquer librement la violence et c’est ce qui s’est passé le dimanche 25 février avec l’attaque brutale contre Naplouse.
Cette attaque constitue la réponse israélienne à l’Accord de La Mecque, une façon de rappeler aux Palestiniens qu’Israël reste le maître sur le terrain. Israël et ses alliés étaient prêts à soutenir Mahmoud Abbas contre le HAMAS, y compris en lui fournissant des armes, il ne saurait donc être question d’accepter un accord entre Palestiniens qui ne peut que favoriser la Résistance. Et la seule réponse reste la violence israélienne.
Une fois encore, le gouvernement israélien montre son refus de toute entente avec les Palestiniens, son refus de tout règlement du conflit qui ne serait pas l’acceptation de ses diktats et l’écrasement des Palestiniens. Et ses alliés occidentaux laissent faire. Ce laisser-faire rappelle que l’Etat d’Israël est d’abord un morceau d’Occident, le bastion de la civilisation face à la barbarie pour reprendre les termes de Herzl. A ce titre, l’Etat d’Israël est une pièce importante pour le contrôle de la région par les Etats-Unis.
A côté de tout cela, l’entrée dans le gouvernement d’une ministre d’extrême-droite ne semble être qu’une péripétie rappelant une constante de la politique israélienne : se débarrasser du plus grand nombre de Palestiniens.
Soutenir les Palestiniens c’est aujourd’hui lutter contre les gouvernements complices, contre une Union Européenne qui a cru qu’en punissant les Palestiniens, ceux-ci se soumettraient plus facilement.
Nous devons lutter pour amener l’Union Européenne à revenir sur sa décision, à revenir sur des exigences qui signifient que seule la violence de l’occupant est légitime.