La mise en procès, au Grand Parquet (théâtre)

Mise en Procès contradictoire du Code noir, du Code de l’indigénat et du Code des étrangers.

Proposition, texte et mise en scène : Maylis Isabelle Bouffartigue

Suivi d’un débat avec: Olivier Le Cour Grandmaison

Spécialiste de l’histoire coloniale et des questions de citoyenneté. Enseigne les sciences politiques et la philosophie à l’Université d Evry et Louis-Georges Tin. Maître de conférence à l’université d’Orléans et Président du Cran (Conseil représentatif des associations noires).

La mise en procès conduit sur les chemins de l’histoire et des cultures. La loi désacralisée devient un matériau de réflexion qui appartient à tous. Nul n’est censé l’ignorer et chacun est légitimé à la juger, la critiquer et la réformer. «La Mise en Procès» jette des ponts à travers l’Histoire pour mieux stigmatiser le Code des étrangers actuel, expliquer de quoi il se nourrit et démontrer l’implacable logique intellectuelle qui fait que l’Histoire se répète, autrement. La loi et le politique sont mis en accusation, leur complicité démasquée, le droit servant toujours l’économie et l’idéologie, l’économie et l’idéologie justifiant toujours le droit.

« En un mot, c’est l’arbitraire établi par le droit et au nom même du droit » (Olivier Le Cour Grandmaison)

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Noir-chose, dont les maîtres pouvaient user et marchander les fruits à leur guise…Indigène-sujet de nos colonies et non citoyen de la IIIième République, soumis à une loi spéciale, dite de police ….«Étranger» aujourd’hui à la France, à nos cultures et à nos valeurs, régi par un Code en réglementant l entrée, le séjour et le droit d’asile…Il y a entre ces «catégories» d individus, par essence juridique et par définition légale différents de nous, les autres, malgré le temps passé, les empires tombés, les territoires remembrés, un lien indéfectible, un instrument de comparaison ultime, une même marque qui traverse l’Histoire, notre histoire.

Esclaves, indigènes et étrangers, ils étaient et sont encore soumis à une législation d’exception, un Code : le Code Noir avant-hier, le Code de l’Indigénat hier, et le Code de l’entrée et du séjour des étrangers, et du droit d’asile aujourd’hui. Tous objets, sujets du droit et étrangers au droit…

ADAPTATION ET EXTRAITS DE : »Coloniser, exterminer » Olivier Le Cour Grandmaison, Éd. Fayard; De l’Indigénat. Anatomie d’un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l’empire français, Olivier Le Cour Grandmaison, Éd. Zones. Le Code Noir ou le calvaire de Canaan, Louis Sala-Molins, Éd. Puf. Les esclaves noirs en France sous l Ancien Régime, Marcel Koufinkana, Éd. L Harmattan.

EXTRAITS DE: CESEDA : Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Discours de Brice Hortefeux, d’Eric Besson (anciens Ministres de l’Immigration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire), de Claude Guéant (ancien Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités Territoriales et de l’Immigration), de Nicolas Sarkozy (ancien Président de la République Française) ..

Production: Compagnie monsieur madame.

Soutiens: Conseil régional de Midi-Pyrénées – Mairie de Toulouse – Conseil général de la Haute-Garonne. Partenaires résidences: Gare au théâtre – La Parole errante – Le Ring Théâtre de la Digue