L’Union Juive Française pour la paix (UJFP) compte en son sein des rescapé.es du génocide nazi, des enfants caché.e.s pendant la guerre, des filles et fils de résistant.es. Un grand nombre de ses adhérent.es ont des membres de leurs familles qui n’ont pas survécu à la barbarie et l’antisémitisme est leur histoire intime.
L’Union Juive Française pour la Paix a été créée en 1994 avec le slogan « pas de crimes en notre nom ». L’association se veut héritière d’une période où la grande majorité des Juifs/ves pensaient que la lutte pour leur émancipation comme minorité opprimée passait par l’émancipation de l’humanité.
On ne peut pas nier qu’aujourd’hui l’État d’Israël occupe illégalement la Palestine, qu’il y a installé illégalement plusieurs centaines de milliers de colons, qu’il pratique l’enfermement massif, qu’il vole les terres, qu’il tue ou emprisonne des enfants, détruit les maisons, bombarde la population civile à Gaza et a même fait voter une loi fondamentale (Israël État Nation du peuple juif) qui donne tous les droits à la moitié de la population et aucun à l’autre moitié.
Cet État est aujourd’hui dirigé par des gens qui sont qualifiés, y compris dans leur propre pays, de suprémacistes et de fascistes juifs. De très nombreuses associations défendant les Droits de l’Homme, y compris Amnesty International et l’association israélienne B’Tselem, montrent, preuves à l’appui, que c’est un État d’apartheid.
L’arme utilisée systématiquement pour empêcher une condamnation d’Israël pour ses violations répétées des droits humains consiste à assimiler le soutien aux droits du peuple palestinien à de l’antisémitisme.
Ainsi, on a assisté à Lyon, à un véritable déchaînement contre Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, d’abord accusé sans preuves et jugé pour « terrorisme », puis détenu sans jugement avant d’être expulsé en France. Salah Hamouri est un résistant qui témoigne du sort réservé aux Palestiniens, chassés de leur propre pays, subissant un blocus hermétique à Gaza et la violence quotidienne de l’armée et des colons en Cisjordanie. Salah Hamouri est un témoin gênant, auquel le droit international reconnaît le droit, et même le devoir de résister à l’occupation de sa terre. Qu’il soit invité à témoigner dans une salle municipale à Lyon en est trop pour le CRIF, la LICRA et tous les soutiens inconditionnels de l’État d’apartheid. Ils ont tout fait pour que la réunion publique où il devait s’exprimer soit déprogrammée, en important en France les méthodes du gouvernement israélien : désinformation, mensonges, calomnies.
Ils sont même allés jusqu’à profaner la mémoire d’Auschwitz en empêchant la représentante de la mairie de s’exprimer au cours de la cérémonie pour la Journée européenne de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité comme …. l’apartheid. Car voyez vous, ces gens-là, considèrent toute action de solidarité avec la Palestine et son peuple comme antisémite.
Faut-il rappeler que tous les dirigeants et mouvements d’extrême droite soutiennent Israël, y compris les pires antisémites : Trump, Bolsonaro, Orban, les Chrétiens sionistes ?
Faut-il rappeler que le Premier ministre israélien a osé déclarer : « Hitler ne voulait pas tuer les Juifs, c’est le mufti de Jérusalem qui lui a soufflé l’idée » ?
L’antisémitisme est un crime trop grave pour qu’on le laisse instrumentaliser par des gens qui soutiennent le colonialisme et le racisme et qui ressuscitent les pratiques du maccarthysme..
L’UJFP appelle la société française à résister à cette instrumentalisation.
La coordination nationale de l’UJFP le 30 janvier 2023