La Batsheva Dance Company est une compagnie de danse moderne et contemporaine israélienne dont Gili Navot est la directrice, et dont Ohad Naharin est le chorégraphe en chef. Depuis plusieurs décennies, elle connaît le succès dans de nombreux pays, dont la France, où une tournée était prévue aux mois de mars-avril 2022, annulée en raison de la pandémie.
Ohad Naharin se targue d’être un israélien de gauche qui ne devrait donc pas être la cible des défenseurs des droits des Palestinien.nes, un raisonnement que nous avons déjà dénoncé (1). Rappelons que le BNC palestinien (Boycott National Committee) demande de ne pas boycotter les individus, mais qu’il appelle au boycott des institutions complices du régime israélien. En tant qu’institution culturelle israélienne qui n’a pas reconnu publiquement les droits imprescriptibles du peuple palestinien, et qui n’a pas pris ses distances avec l’apartheid israélien, la Batsheva Dance Company est une cible de boycott, d’après les directives du BNC.
La Batsheva est une compagnie de danse dont le budget s’élève à plusieurs millions de dollars et qui bénéficie de soutiens financiers qui feraient pâlir d’envie n’importe quelle autre compagnie. Pour documenter et justifier la légitimité de notre appel au boycott de cette troupe, nous allons montrer en quoi la Batsheva Dance Company est une institution complice du régime israélien, qui représente officiellement l’État israélien lors de grandes manifestations internationales (comme la saison France-Israël en 2018), et qui est financée par cet État ainsi que par des entreprises qui soutiennent l’occupation et la colonisation.
En consultant le site officiel de la compagnie (2), nous pouvons prendre connaissance d’une très longue liste de soutiens, dont les premiers nous alertent immédiatement. Il s’agit du ministère israélien de la culture et des sports (administration culturelle, département de la danse), et du ministère des affaires étrangères (division des affaires culturelles et scientifiques). Un peu plus loin, nous trouvons le soutien de The Israel Lottery Council For Culture & Arts, qui est également une institution publique. On trouve aussi celui de l’entreprise Teva Industries, à propos de laquelle l’association Who Profits déclare : « En tant que partie dominante de l’industrie pharmaceutique israélienne, Teva bénéficie des avantages générés par l’occupation israélienne des terres palestiniennes, ce qui lui permet d’exploiter le marché palestinien » (3).
Dans le rapport financier 2020 de la Batsheva (4), nous trouvons une liste de donateurs dont quatre autres proviennent d’entreprises figurant sur la liste, établie par l’ONU en 2020, de 112 entreprises impliquées dans le commerce illégal avec les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés (5). Il s’agit des entreprises Delek Motors et Delta Galil Industries et des banques Bank Hapoalim et Bank Leumi.
Parmi les autres soutiens de la Batsheva Dance Company, citons :
–La Fondation Azrieli, financée par un très grand groupe immobilier qui détient 3,1% de la Bank Leumi, et qui décerne des prix à des universités des colonies illégales (6).
–La Fondation Tel Aviv, qui collabore avec Arison Investments, actionnaire principal de la Bank Hapoalim (7).
–La Fondation Besen, qui collabore avec le Fonds National Juif (8).
-Les vignobles Carmel, qui s’approvisionnent dans le Golan syrien occupé pour plusieurs de ses vins, et dans la région d’Hébron, en Cisjordanie occupée, pour certains autres (9).
–L’UIA, qui collabore avec l’Agence juive et le gouvernement israélien (10)…
Pendant longtemps, les programmes de tournée de la Batsheva indiquaient le soutien de l’ambassade d’Israël du pays visité, suscitant d’intenses campagnes de protestations et d’appels au boycott. Depuis peu, cette mention a disparu. Nous nous interrogeons : s’agit-il d’une véritable décision politique, ou d’un simple stratagème mensonger pour éloigner les boycotteurs ?
Le résumé de notre rapide enquête nous permet de conclure, devant tant de preuves plus accablantes et plus explicites les unes que les autres d’une complicité persistante avec les institutions colonisatrices israéliennes, que nous avons le devoir d’appeler au boycott de la Batsheva Dance Company.
La Batsheva Dance Company reprend sa tournée en France aux mois de mai-juin (Paris, Lyon, Montpellier…). C’est donc le moment d’informer les spectateurs de la complicité persistante de cette compagnie avec les institutions colonisatrices israéliennes, et de notre devoir d’appeler au boycott de la Batsheva Dance Company.
La Campagne BDS France, avril 2022
(2) https://batsheva.co.il/en/our-supporters
(4)https://batsheva.co.il/site-files/download/Batsheva%20dance%20company%20FS%202020%20b.pdf_35219.pdf
(6) http://investors.azrieli.com/Investors.aspx?PageID=988
(7) https://telavivfoundation.org/history/
(8) https://www.besenfoundation.org.au/about-us
(9) https://www.whoprofits.org/company/carmel-wineries/
(10) https://www.jewishcanada.org/jewish-identity/canada-israel-experience
Vous trouverez ci-dessous la version anglophone de cet article.
The legitimacy of the boycott of the Batsheva Dance Company
La Campagne BDS France, april 2022
The Batsheva Dance Company is an Israeli modern and contemporary dance company directed by Gili Navot, with Ohad Naharin as chief choreographer. For several decades, it has been successful around the world, including France, where a tour was planned for March-April 2022, but cancelled due to the pandemic.
Ohad Naharin prides himself on being a left-wing Israeli who should therefore not be the target of Palestinian rights activists, a reasoning that we have already denounced (1). Let’s remember that the Palestinian BNC (Boycott National Committee) asks not to boycott individuals, in contrast, it calls for the boycott of institutions that are accomplices of the Israeli regime. As an Israeli cultural institution that has not publicly recognised the inalienable rights of the Palestinian people, and that has not distanced itself from Israeli apartheid, the Batsheva Dance Company is a target for boycott, according to the BNC’s guidelines.
Batsheva is a multi-million dollar dance company with financial backing that would make any other company envious. To document and justify the legitimacy of our call for a boycott of this company, we will show how the Batsheva Dance Company is an institution that is complicit with the Israeli regime, that officially represents the Israeli state at major international events (such as the France-Israel season in 2018), and that is financed by this state as well as by companies that support the occupation and colonisation.
By consulting the company’s official website (2), we can see a very long list of supporters, the firsts of which immediately alert us. These are the Israeli Ministry of Culture and Sports (Cultural Administration, Department of Dance), and the Ministry of Foreign Affairs (Division of Cultural and Scientific Affairs). A little further on, we find the support of The Israel Lottery Council For Culture & Arts, which is also a public institution. There is also the support of Teva Industries, about which the association Who Profits says: « As the dominant part of the Israeli pharmaceutical industry, Teva benefits from the advantages generated by the Israeli occupation of Palestinian land, which allows it to exploit the Palestinian market » (3).
In Batsheva’s 2020 financial report (4), we find a list of donors, four of which are from companies on the UN’s 2020 list of 112 companies involved in illegal trade with Israeli settlements in the occupied Palestinian territories (5). These include Delek Motors and Delta Galil Industries and the banks Bank Hapoalim and Bank Leumi.
Other supporters of the Batsheva Dance Company include
–The Azrieli Foundation, funded by a very large real estate group that owns 3.1% of Bank Leumi, and which awards prizes to universities in illegal settlements (6).
–The Tel Aviv Foundation, which collaborates with Arison Investments, the main shareholder of Bank Hapoalim (7).
–The Besen Foundation, which collaborates with the Jewish National Fund (8).
–Carmel Vineyards, which sources many of its wines from the occupied Syrian Golan, and some from the Hebron region of the occupied West Bank (9).
–The UIA, which collaborates with the Jewish Agency and the Israeli government (10)…
For a long time, Batsheva’s touring programmes indicated the support of the Israeli embassy of the country visited, giving rise to intense protest campaigns and calls for a boycott. Recently, this mention has disappeared. We wonder whether this is a genuine political decision or just a deceptive ploy to keep boycotters away?
The summary of our quick investigation allows us to conclude, in the face of so much more damning and explicit evidence of continued complicity with Israeli settler institutions, that we have a duty to call for a boycott of the Batsheva Dance Company.
(2) https://batsheva.co.il/en/our-supporters
(4)https://batsheva.co.il/site-files/download/Batsheva%20dance%20company%20FS%202020%20b.pdf_35219.pdf
(6) http://investors.azrieli.com/Investors.aspx?PageID=988
(7) https://telavivfoundation.org/history/
(8) https://www.besenfoundation.org.au/about-us
(9) https://www.whoprofits.org/company/carmel-wineries/
(10) https://www.jewishcanada.org/jewish-identity/canada-israel-experience