Middle East Monitor, 19 mars 2020.
Le célèbre cinéaste britannique et militant antiraciste, Ken Loach, a été contraint de se retirer du jury d’un concours artistique pour enfants, suite à une « campagne agressive et injurieuse » conduite par certains des principaux défenseurs d’Israël au Royaume Uni.
Le cinéaste britannique Ken Loach, le 4 février 2017 (Ruben Ortega/Wikipedia)
Loach aurait dû co-juger un concours scolaire contre le racisme organisé par l’organisation caritative Show Racism the Red Card de 2020 (SRtRC), aux côtés d’un ancien lauréat des enfants, Michael Rosen, en dépit de la pression exercée sur l’organisation caritative par le Conseil des députés des juifs britanniques, pro-Israël.
Le Conseil, un groupe anti-palestinien bruyant, qui a été condamné par des membres de la communauté juive pour ce qu’ils ont présenté comme des tentatives de « justifier le massacre de la population palestinienne non armée par l’armée israélienne », a tenté de faire évincer Loach pour allégations d’antisémitisme.
Alors que la position de Loach en tant que juge était examinée, plus de 200 personnalités ont écrit à la SRtRC pour l’exhorter à ne pas céder aux pressions visant à chasser le cinéaste. Dans une déclaration commune, ils affirment qu’il était « regrettable » que Loach et Rosen aient fait l’ « objet de diffamations », et ils ont prévenu que cela « porterait préjudice à la lutte contre le racisme sous toutes ses formes si la SRtRC y succombait ». Parmi les signataires, Sir Alex Ferguson, le plus grand manager de football de Grande-Bretagne, et Éric Cantona.
En début de mois, la SRtRC avait réussi à résister à la première vague de pressions des lobbys pro-Israël et l’organisation avait confirmé son invitation à Loach. Cependant, l’organisation caritative a succombé à ce qui semble avoir été une deuxième vague de pressions pour que Loach soit éjecté du concours scolaire, concours compte plus d’un demi-million d’élèves participants.
Dans une nouvelle déclaration hier, la SRtRC dit qu’avec Loach, ils ont « convenu, ensemble, que Ken n’agirait pas en tant que juge » pour le concours de cette année. L’organisation caritative a pris la décision de se séparer de Loach alors qu’elle avait reconnu qu’elle « ne croyait pas que Loach était un antisémite ou qu’il soutenait des opinions antisémites ».
La société de production de Loach, la Sixteen Films, a fait de la lumière sur la campagne malfaisante qui a visé à son exclusion. Ils affirment dans une déclaration que l’organisation caritative contre le racisme avait « fait l’objet d’une campagne agressive et injurieuse » et que « les menaces et l’intimidation avaient conduit au retrait de Ken Loach du poste de juge au concours ».
L’existence même de l’organisation caritative aurait été menacée par des pressions exercées en coulisse. Des syndicats, des services gouvernementaux, des clubs de football et des responsables politiques ont été mis sous pressions pour qu’ils cessent leur financement. Le statut d’organisation caritative de la SRtRC a même été mis en danger par les lobbys.
Les membres du personnel de l’organisation caritative ont été insultés et menacés, affirme la déclaration, tandis que Loach et des membres de sa famille ont été victimes de harcèlements personnels en ligne.
Traduction : CG pour l’Agence Média Palestine
Source : Middle East MonitorVoir en ligne : l’article sur le site de l’Agence Média Palestine