En dépit de la campagne unanime des mouvements kanak pour le report du troisième référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie-Kanaky, le gouvernement français a maintenu la date du 12 décembre, au mépris du peuple autochtone de Kanaky endeuillé par la récente vague de coronavirus.
Le résultat est un NON massif à l’indépendance mais c’est celui d’une minorité de la population, celle des non-natifs qui veulent rester « la France ». La participation qui avait été très forte dans les deux précédents référendums est cette fois tombée à 43 % et à beaucoup moins dans des circonscriptions des îles Loyauté habitées par des Kanak. Les Kanak se sont massivement abstenus, suivant les directives des partis et groupes qui ont mis en avant le respect du temps de deuil dans cette période où la pandémie a frappé.
Trente ans d’efforts depuis les accords de Matignon et de Nouméa pour parvenir à une solution juste ont été balayés par l’arrogance d’un pouvoir qui affiche sans vergogne sa volonté d’empêcher l’indépendance de ce pays. La volonté d’indépendance a pourtant nettement progressé entre les premier et deuxième référendums (2018 et 2020), le OUI montant à 46% au deuxième référendum. C’est ce qui a alarmé les loyalistes et le gouvernement français qui n’ont montré que mépris face à tout ce qu’ont expliqué les responsables kanak.
Un représentant du FLNKS souligne qu’il est insensé d’avoir tenu le référendum sans la participation du peuple colonisé, exprimant ainsi le rejet des résultats par les Kanak. Or, à y bien réfléchir, est-ce vraiment insensé ou le sens n’est-il pas à chercher dans l’obstination du pouvoir français allié aux loyalistes de Nouvelle Calédonie à maintenir à tout prix la Kanaky dans le giron français ?
À l’heure où les colonies d’outre-mer dans les Antilles s’insurgent face à la surdité-cécité du gouvernement français incapable d’écouter et de comprendre les revendications de leurs habitants, l’entêtement sur le référendum de Nouvelle-Calédonie vient manifester clairement la colonialité du régime.
Macron a envoyé de gros renforts sécuritaires avec barrages militaires devant certains bureaux de vote, montrant la seule réponse dont est capable ce régime : le contrôle et la répression. Le FLNKS a annoncé rompre ses relations avec l’État français et refuser toute discussion tant que le gouvernement ne changera pas.
L’UJFP qui lutte contre toutes les formes de racisme et pour l’autodétermination des peuples colonisés dénonce le racisme qui régit toujours la politique française vis-à-vis de ce qu’il lui reste de colonies.
Nous dénonçons la politique coloniale française qui tente d’écraser les aspirations des peuples qui veulent leur indépendance au nom de ses intérêts géostratégiques impérialistes à commencer par l’exploitation du nickel (un quart de la ressource mondiale est en Nouvelle-Calédonie).
La Coordination nationale de l’UJFP, le 13 décembre 2021