«Juger Livni, Barak et Olmert pour crimes de guerre» – Pierre Stambul (UJFP)

Entretien avec Pierre Stambul publié dans Le Jour d’Algérie

Sans distinction religieuse, raciale ou autres, des dizaines de millions de personnes expriment de par le monde leur profonde indignation quant aux crimes de guerre et contre l’humanité commis depuis près de deux semaines par l’armée israélienne contre la population de Ghaza. Pierre Stambul, membre du bureau national de l’Union juive française pour la paix (UJFP) est l’une des nombreuses personnes éprises de paix et de justice. Il s’exprime, en exclusivité, dans les colonnes du «Jour d’Algérie.»

Le Jour d’Algérie : Le chanteur Enrico Macias a participé en France à une marche soutenant l’armée israélienne dans l’agression contre Ghaza. Votre commentaire ?

Pierre Stambul : Il y a eu une époque en France où de très nombreux militants, intellectuels ou artistes d’origine juive appartenaient au camp progressiste. On les a retrouvés en nombre dans la lutte contre le colonialisme, dans les luttes de mai 68 et des années qui ont suivi. La forme de névrose collective qui a atteint massivement la société israélienne a touché de nombreux juifs français qui ont fait une forme pervertie de retour identitaire et sont devenus des défenseurs inconditionnels d’Israël. Finkielkraut, Henri-Lévy, Adler sont des exemples. Enrico Macias a toujours été sioniste mais il était discret. Il ne l’est plus. Audelà du sionisme, ces personnages sont devenus des défenseurs de l’impérialisme américain et du choc des civilisations. Pour eux Israël incarne les «bonnes» valeurs occidentales face à des «sauvages». Ils ne le disent pas toujours mais ils le pensent très fort. Quand on voit Arno Klarsfeld prendre la double nationalité et s’engager dans l’armée israélienne, on a un autre exemple de cette dérive. A l’UJFP, nous montrons qu’il existe des Juifs qui restent fidèles à un autre passé et à une autre mémoire.

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