Jénine : Résistance !

Le camp de réfugiés de Jénine est un haut lieu de la résistance. Peuplé des Palestiniens chassés des villes et villages du nord de la Palestine par la Nakba de 1948, il a résisté à nombre d’attaques, dont celle de la « Bataille de Jénine de 2002 : les chars de l’armée israélienne avaient détruit environ 400 maisons, laissant plus d’un quart des habitants sans abri, les rues avaient été défoncées, plus de 50 Palestiniens, combattants et civils avaient été tués ainsi que 23 soldats israéliens. 23 ans après, ceux du camp s’en souviennent, même si depuis d’autres assauts et le harcèlement armé quotidien n’ont jamais laissé le camp en paix.

Aujourd’hui, et depuis deux mois, Israël s’acharne sur le camp de réfugiés, avec l’aide de l’Autorité Palestinienne (AP). Des jeunes, qui n’étaient pas tous nés en 2002, ont repris le flambeau de la résistance armée, mais l’AP ne veut surtout pas qu’elle se développe : elle a pourchassé les combattants de la Brigade de Jénine et en a tué plusieurs au motif de « maintenir l’ordre ».

Depuis le 1er février, ont été tués par l’armée israélienne :  Ahmed Abdel Halim Al-Saadi (14 ans), Tamam Mohie Al-Saadi (27 ans), Nour El Din Mahmoud Al Saadi (32 ans), Saleh Al-Ashab Zakarneh (22 ans) et Abdul Issam Alawneh (18 ans).

Ahmed Tobasi, de Artists on the Front Line : “En une journée ils ont anéanti quatre îlots, vingt maisons détruites simultanément ; le camp de Jénine ne sera plus jamais celui que nous connaissons ; ils ont bien dit qu’ils veulent faire à la Cisjordanie ce qu’ils font à Gaza ». 6 000 habitants, ou davantage, ont fui dans des villages alentour que l’armée israélienne cible aussi.

Le camp est fermé, les commerces, les écoles, tout est arrêté. Le célèbre Théâtre de la Liberté a été attaqué, le bâtiment des bureaux et des lieux d’accueil vandalisé, inutilisable. Les activités pour les enfants tellement importantes sont à l’arrêt, de même que l’école de théâtre dont les étudiants n’ont pas fini leur cursus. Mais Nabil Al-Raee, le directeur artistique, s’évertue à préparer le programme 2025, comme pour conjurer les tentatives d’anéantissement de la culture et de la vie des Palestiniens.

L’UJFP soutient le peuple palestinien dans toutes les formes de résistance qu’il juge nécessaires et que le droit international lui confère contre la colonisation israélienne qui occupe sa terre depuis 77 ans.

La situation en Cisjordanie s’est aggravée depuis le 7 octobre 2023 et encore plus depuis le cessez-le feu à Gaza. Le nettoyage ethnique de la Palestine se poursuit dans les villes, les villages, les camps de réfugiés et sur les terres d’agriculture et d’élevage où les colons, — armés par le ministre de la sécurité nationale, suprématiste et d’extrême droite Ben Gvir, — s’attaquent quotidiennement aux habitants et volent leurs terres et leurs troupeaux.

Le camp de réfugiés de Jénine est à l’avant-garde de la lutte palestinienne pour le droit au retour et l’égalité de tous et toutes sur la terre de Palestine, de la mer au Jourdain.

AP et armée israélienne hors de Jénine !

Jénine vivra

La Coordination nationale de l’UJFP

le 10 février 2025