Jacques Tardi : « Mon indignation »

TO GO WITH AFP STORY IN FRENCH BY MYRIAM CHAPLAIN RIOU (FILES)– A file photo taken on May 14, 2009 shows French cartoonist Jacques Tardi posing at the museum dedicated to the history of World War I, L’Historial, in Peronne, northern France. Tardi is back with the second volume of « Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B », in which he portrays the grueling forced march to France undertaken by his father through a devasteted Europe. This second volume of 150 pages, to be released on November 26, 2014, sub-titled « Mon retour en France » (« My return to France »), continues the war story where the first edition, published in 2012, left off. AFP PHOTO / ALAIN JULIEN

C’est mon indignation totale qui a motivé ce dessin. Un an après les massacres à Gaza, il faudrait que l’on fasse la fête sur les berges de la Seine. C’est de la provocation. C’est presque une insulte. C’est complètement obscène et irresponsable de la part de la Mairie de Paris.

Il y a eu plus de 2 000 morts, et on fait comme si de rien n’était, comme si on voulait effacer les crimes de guerre.

Cette commémoration festive des tueries est monstrueuse. On parle de culture, mais ce qu’il y a de culturel à Paris Plages, c’est surtout des recettes de cuisine et des raquettes…
Tel-Aviv, ville de la tolérance ?

Oui, au sens où elle tolère bien l’apartheid et l’occupation de la Palestine, même si je sais qu’il y a des Israéliens contre la colonisation.

Quant au procès en antisémitisme, ça ne marche plus : on a le droit de s’exprimer sur la politique d’un état qui viole chaque jour le droit international.

Ces accusations m’indiffèrent. Ce n’est pas le sujet.

Par Tardi, Auteur et dessinateur de bande dessinée.