organisé par l’Iris et la Fondation Gabriel Péri le 6 février 2014
Intervention de Michèle Sibony, dans le cadre de la table ronde :
Palestiniens et Israéliens : deux peuples prêts pour la paix ?
Les actes de ce colloque seront prochainement publiés.
L’intitulé de cette table ronde appelle réflexion: « Palestiniens et Israéliens, deux peuples prêts pour la paix ? »
Il y a deux termes à définir préalablement. Que recouvre la notion de peuple évoquée ici quant au peuple israélien? Ce collectif désigne-t-il tous les citoyens israéliens? Nous savons tous bien que 20% de la population israélienne est palestinienne. De plus l’adéquation revendiquée parfaite entre l’État et le collectif juif qui compose la majorité de la population, confère à cette notion de peuple un composant ethnique au mieux pré-moderne.
Une des ambiguïtés d’Oslo, celle là même qui a fait échouer le processus de paix, repose très exactement sur la définition trouble, équivoque même, de peuple s’agissant du collectif israélien.
Rappelons nous du slogan de La Paix Maintenant de l’époque : « Deux peuples deux États ». Quels peuples ? Quels États ?
Des questions éludées lors du processus d’Oslo et qui pourtant ne cessent de travailler les sociétés concernées. On peut avancer que pour le négociateur israélien il s’agissait d’un état juif et de ses citoyens juifs, versus un état palestinien, sur la base même de la définition de l’État d’Israël comme celui du peuple juif.
- C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la loi israélienne distingue nationalité de citoyenneté, fait rare dans ce qu’il est d’usage d’appeler les démocraties.
- Alors que pour le négociateur palestinien ce n’était pas le cas. Hypothèse largement confirmée depuis, par l’exigence réitérée des gouvernements israéliens lors de toutes les tentatives de négociations ultérieures de reconnaissance préalable par l’Autorité Palestinienne d’Israël «comme État nation du peuple juif».
« Une paix véritable est fondée sur la reconnaissance par les Palestiniens d’Israël comme l’État-nation du peuple juif, parce que c’est et a toujours été la racine du conflit », a répété lundi 20 janvier 2014 dans un discours à la Knesset Benyamin Netanyahu. Il faut noter l’étape française de ce débat : lors d’une réunion à Bruxelles le 18 juillet 2011, Alain Juppé déclarait : «Je pense en particulier que la mention d’un “État juif” peut poser problème ; que je sache, aujourd’hui en Israël, il y a des Juifs, mais il y a aussi des Arabes… ».
Deux jours plus tard, il rectifie lors d’une conférence de presse à Madrid: «… il n’y aura pas de solution au conflit du Proche-Orient sans reconnaissance de deux États nations pour deux peuples. L’État-nation d’Israël pour le peuple juif, l’État-nation de Palestine pour le peuple palestinien…»
Le négociateur palestinien Nabeel Kassis a répondu à cette injonction dans un article publié le 25 octobre 2013 sur le site Al Monitor :
… »Les Palestiniens ont un droit historique sur la Palestine et ils ont le droit de mettre en application leur droit à l’auto détermination pour y établir un État souverain qui soit le leur.
Il en résulte que reconnaître Israël comme étant l’état nation des juifs contredit et met en danger les droits de tous les Palestiniens qui continuent à vivre sur la terre de leurs ancêtres aussi bien que les droits des réfugiés palestiniens qui ont été déplacés par la force et expulsés de chez eux en 1948 afin de faire la place pour un État avec une majorité juive.
Parce que les Palestiniens ne peuvent pas et ne veulent pas nuire à leur propre cause, ils ne peuvent reconnaître Israël autrement : c’est l’État de son peuple et son peuple n’est pas composé que de juifs! En fait, le quart de sa population actuelle n’est pas juif ».
Il nous faut donc d’abord souligner le parallèle de situation inacceptable établi entre les deux collectifs israélien et palestinien, que relève d’ailleurs et pour cause le négociateur palestinien.
Ce qui nous amène au problème posé par le second terme du débat «prêts pour la paix» qui établit une symétrie dans les responsabilités des deux collectifs supposés en guerre. Or rien n’est plus arbitraire au regard des faits. Aurait-on pu traiter d’un tel sujet en remplaçant ainsi les noms : Algériens et Français deux peuples prêts pour la paix?
Comparaison n’est pas raison, cependant la situation algérienne mettait en présence un collectif français conséquent, par le mode de colonisation de peuplement qui avait été adopté en Algérie, et le peuple algérien colonisé. Pourrait-on décemment poser la question de savoir si ces deux peuples étaient prêts pour la paix ?
Il y avait d’une part un collectif assujetti en voie de décolonisation et d’autodétermination nationale, celui du peuple algérien et un collectif dominant français. La question s’est d’ailleurs posée des conditions qui auraient pu faire que le collectif français demeure en Algérie : une seule condition mais essentielle : que le peuple colon renonce à ses privilèges et devienne membre du peuple de l’Algérie indépendante, où tous les citoyens quelle que soit leur origine auraient eu des droits égaux.
C’est sans doute parce qu’il a été impossible notamment à cause de la violence de l’affrontement, de résoudre cette équation, privilèges contre droits, que le collectif français d’Algérie a dû quitter sa terre natale.
Il ne s’agit pas ici de rechercher la paix entre belligérants de force ou situation égale mais de reconnaître le rapport de domination coloniale entre un collectif privilégié, jouissant en outre de droits démocratiques pour sa partie juive, et un collectif opprimé, y compris dans sa partie qui bénéficie de la citoyenneté israélienne , privé de droits à des degrés très différents selon qu’il se trouve en Israël, dans les TOP de Cisjordanie, dans la Bande de Gaza assiégée, dans les camps de réfugiés, ou en exil dans la diaspora.
La question à étudier devrait se formuler ainsi : comment faire cesser la domination coloniale pour accéder à la paix ? Le collectif israélien juif est-il prêt à renoncer à ses privilèges ? Le collectif palestinien peut-il accéder à ses droits? La paix ne peut être que le fruit de ces deux résolutions auxquelles pour l’instant les réponses sont négatives. De plus, la paix ne peut être que la conséquence de ces deux résolutions, et non un préalable comme on a souvent voulu le faire croire.
En ce sens, le titre de cette table ronde interpelle assez bien sur la vision qui a prévalu pendant toutes les négociations précédentes où les «propositions de paix israéliennes ont ressemblé au traité de Versailles fruit d’un rapport de force écrasant et germe de la seconde guerre mondiale, ainsi que le formulait déjà en 1993 E. Saïd dans son article du 24 octobre, Le matin d’après, à propos de la signature des accords d’Oslo. «Appelons cet accord de son vrai nom : un outil de la capitulation palestinienne, un Versailles palestinien…»
Renoncer à ses privilèges ne s’envisage que s’ils deviennent trop coûteux, et que la paix justement leur devient préférable dans une économie interne globale qui intègre des valeurs morales, une perception de soi etc… : or pour la dernière décennie, Israël bénéficie d’une croissance économique hors norme, telle que mesurée dans l’OCDE dont il est membre depuis 2010 : 3,7 pour l’année 2013 contre un taux de 1,2 pour la moyenne OCDE, d’une dette inférieure à la moyenne des États de l’OCDE, et d’ un volume d’exportation de biens et services qui est passé de 43 milliards de dollars en 2002 à 79 milliards de dollars en 2013.
Quand Naftali Bennett décrit le 20 janvier dernier devant son groupe politique à la knesset, le redressement économique du marché après 2002, il établit un lien avec l’absence de négociations de paix et leur non nécessité :
« Alors que s’est -il produit – est ce que la paix est soudainement arrivée en 2002? Sûrement pas. Il n’y avait pas de processus diplomatique. Dans l’opération bouclier de défense, IDF a repris le contrôle des villes de Judée Samarie et depuis et jusqu’à présent, avec l’exception de la crise internationale, nous sommes en croissance continue ».
(voir la citation )
Concernant la sécurité, elle n’a jamais été aussi bonne : on se contentera de citer les rapports des services de sécurité israéliens de 2009 précisant que l’année 2009 a été la plus calme depuis 10 ans, et de 2010 :«l’année 2010 a été l’année avec le nombre d’attentats et de morts le plus bas en 10 ans. L’année 2002 étant l’année au nombre le plus élevé», puis la déclaration de Benyamin Netanyaou rapportée sur son facebook, lors de la journée internationale de la mémoire de la shoah et de la lutte contre l’antisémitisme le 27 janvier dernier :
« l’année 2013 a été l’année la plus calme pour la sécurité des citoyens israéliens depuis une décennie » enfin celle du 28 janvier 2014 du général Amos Yadlin chef du service des renseignements de l’armée : « une très bonne année pour la sécurité nationale de l’État d’Israël »
Croissance, économie florissante, sécurité reconnue ces dernières années par tous les membres du régime, plus une impunité acquise devant tous les organismes internationaux, depuis l’ONU qui ne parvient pas à sanctionner les crimes de l’opération « plomb durci » et préfère enterrer le rapport Goldstone, jusqu’aux instances de l’Union Européenne qui ne mettent en pratique ces dix dernières années aucune des sanctions dont elles disposent contre les violations du droit international à répétition du régime israélien, qui enterrent le rapport de leurs propres experts en novembre 2005 sur l’annexion rampante de Jérusalem Est, et développent des liens de coopération scientifique militaire commerciale universitaire étroits et privilégiés avec Israël.
D’une stratégie de conquête à une structure coloniale
La stratégie de conquête israélienne peut se retrouver concentrée dans les trois éléments suivants : occuper, coloniser et négocier
D’abord le mythe le plus impressionnant, celui du caractère temporaire provisoire de l’occupation alors qu’il s’agit de la plus longue de l’histoire moderne, et que l’État d’Israël fondé il y a 65 ans vit depuis 46 ans, les deux tiers de sa durée, avec le régime d’occupation qu’il a instauré. Des générations d’Israéliens n’ont connu que l’état d’occupant, et les dernières ne voient rien des effets mortels de cette occupation que le mur de séparation leur dissimule. Au point que l’occupation est devenue une caractéristique intrinsèque du régime, de ses appareils, de son économie.
La colonisation acte de guerre caractérisé par le droit international est permanente et continue. Lors d’une conférence de presse tenue à Davos vendredi 24 janvier 2014, Netaniyahu a déclaré « Je l’ai dit dans le passé et je le répète aujourd’hui: je n’ai pas l’intention de supprimer une seule implantation [et] je n’ai pas l’intention de déplacer un seul Israélien ».
Israël n’a jamais renoncé à cet acte de guerre, alors que grâce ou à cause d’Oslo, l’Autorité Palestinienne elle a cessé tout acte de guerre et est même entrée dans un mécanisme de collaboration sécuritaire avec les services israéliens.
Les négociations sont devenues la fin et non le moyen de toute la politique israélienne des dernières années.
Maintenir une situation permanente de négociation en parallèle à la colonisation permanente. L’une relativisant en permanence les effets nocifs de l’autre.
Les gouvernements successifs d’Israël ne croient pas à la paix, mais à la gestion du conflit dans la durée : ils ne sont pas ceux qui souffrent de l’occupation de la colonisation, ils n’ont rien à perdre à créer des situations de terrain qui se valident d’elles même avec le temps, croient-ils souvent à juste titre. L’exemple le plus flagrant est celui de la fameuse ligne verte de 67 qui n’est plus une référence aujourd’hui pour aucune des parties de la négociation en cours.
Les blocs de colonies sont annexés de fait et il ne s’agira plus que d’échanges de territoires peuplés de juifs contre des territoires peuplés de palestiniens.
Pourtant le même temps, la même durée installent aussi d’autres réalités, et d’autres perceptions, précisément lorsqu’il apparaît qu’il ne s’agit plus de territoires contre la paix mais d’un principe qui s’installe et se confirme sur l’ensemble du territoire entre la méditerranée et le Jourdain et le structure : le principe de séparation , routes séparées, enclaves séparées, colonies séparées, Gaza encerclée et totalement séparée, et à l’intérieur d’Israël aussi, l’option chaque population sur son territoire avance et se vérifie.
Ainsi le Plan Prawer qui prévoit l’évacuation et l’expropriation de milliers de palestiniens bédouins cible le Néguev sur le territoire israélien. Officiellement retiré pour le moment, il s’applique déjà sur le terrain depuis des années, et rappelle celui des années 70 qui visait la Galilée toujours en Israël même et s’ intitulait plus crûment : Yehud hagalil, judaïsation de la Galilée.
En Israël, comme dans la Vallée du Jourdain en Cisjordanie, c’est la même politique qui s’applique sur le territoire : repousser les populations palestiniennes sur des enclaves territoriales prédéfinies par Israël afin de libérer du territoire pour les populations juives. De même la zone appelée « le Triangle » en Israël, restée fortement peuplée de Palestiniens après la Naqba de 1948 est désignée depuis des années comme zone à échanger avec les blocs de colonies lors de négociations . On est aujourd’hui dans une configuration spatiale quasiment achevée, dessinée par le mur, les routes, les implantations coloniales, les enclaves palestiniennes, sur laquelle la question est celle de la distribution des populations, une distribution ethnique.
L’impressionnant arsenal de lois et projets de lois menaçant le statut de citoyens, les Palestiniens d’Israël, montre à quel point ils sont revenus sur le devant de la scène. Considérés comme une menace de l’intérieur par le régime israélien, parce qu’insuffisamment séparés, ils sont l’un des composants incontournables de la résolution du conflit avec le retour des réfugiés encore tabou car menaçant de «submersion » le collectif juif.
Cet état de fait est remarquablement mis en lien avec ce qu’est devenu le sionisme aujourd’hui, dans un article intitulé « le sionisme l’État d’Israël et le régime israélien » de Ariella Azoulay et Adi Ophir publié dans Cités n° 47-48 de 2011, les auteurs rappellent que dans une première période qui s’achève à la fin des années trente le sionisme ne s’identifiait pas automatiquement au soutien d’une forme étatique, alors que depuis les années quarante « le sionisme ne se dit (aujourd’hui) qu’en tant que soutien sans relâche de l’État juif » mais ils précisent « le sionisme est devenu un support à part entière et sans compromis non pas de l ‘État d’Israël mais de son régime actuel .Et ce régime est bien entendu confondu avec l’État et l’État avec la nation ». Ils expliquent que depuis 1967 « le territoire qui s’étend de la méditerranée au Jourdain est dirigé par un système étatique unique et un ensemble cohérent d’appareils d’État », ensemble qui opère à travers une matrice de trois principes distincts de séparation : l’une fondée sur la nation, entre arabes et juifs, une autre sur la citoyenneté, entre citoyen et non citoyen, et une 3e territoriale multipliant les statuts, 48, 67, Jérusalem, Cisjordanie, zones A B C zones militaires fermées… et ils caractérisent ce régime : – mishtar hafrada – en hébreu, Régime de séparation. Le sionisme est donc aujourd’hui devenu le soutien du Régime de séparation.
Cette caractérisation du régime israélien est également attestée par les travaux du Tribunal Russell pour la Palestine pour la Palestine dans sa session de Cap Town le 7 novembre 2011. Voici un extrait de ses conclusions :
Le tribunal conclut qu’Israël soumet le peuple palestinien à un régime institutionnalisé de domination considéré comme apartheid en vertu du droit international. Ce régime discriminatoire se manifeste sous une intensité et des formes variables à l’encontre de différentes catégories de Palestiniens selon le lieu de résidence. Les Palestiniens vivant sous le régime militaire colonial en territoire palestinien occupé sont soumis à une forme d’apartheid particulièrement grave. Les citoyens palestiniens d’Israël, bien que jouissant du droit de vote, ne font pas partie de la nation juive en vertu du droit israélien et sont dès lors privés des avantages découlant de la nationalité juive et soumis à une discrimination systématique touchant une vaste gamme de droits de l’homme reconnus. Indépendamment de ces différences, le Tribunal conclut que l’application de l’autorité israélienne sur le peuple palestinien, quel que soit le lieu de résidence, équivaut dans son ensemble à un régime intégré unique d’apartheid.
L’appel de la société civile palestinienne de 2005 faisait le premier, et pour cause, référence au régime de séparation instauré en Afrique du Sud et aux outils utilisés pour y mettre fin, Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS).
C’est à partir de cette caractérisation du régime d’Apartheid, Mishtar Hafrada, que le changement peut advenir.
La campagne mondiale du BDS a permis une mobilisation citoyenne grandissante pour exercer des pressions sur Israël et sur nos propres gouvernements afin qu’ils prennent des sanctions contre ce régime et le « désinvestissent » au sens littéral du terme.
C’est un mouvement absolument politique, déterminé pour que soit mis fin à ce régime… et c’est un mouvement « exponentiel » pour citer Tsippi Livni qui menace aujourd’hui, enfin, le sentiment de toute puissance intégré par Israël grâce à l’impunité qu’il croyait jusqu’ici acquise.
L’Union Européenne, sans doute sous la pression de nombreux acteurs européens impliqués dans le BDS, a enfin commencé à agir avec ses Recommandations sur les entreprises ayant des liens dans les colonies. L’ Allemagne, la Roumanie, la Norvège, les banques danoises et néerlandaises, l’ASA grand syndicat universitaire américain .The American Studies Association qui a adopté le principe du boycott universitaire d’Israël. La liste croit de jour en jour et inquiète les entrepreneurs israéliens, et les politiques. Les opérations de propagande même renforcées vers l’Europe et notamment la France, risquent de ne plus parvenir à faire taire les sociétés civiles, rejointes par des acteurs économiques, politiques, sociaux européens et états-uniens de plus en plus nombreux. Aujourd’hui en Israël les élites du régime disent clairement qu’elles ne croient plus à l’efficacité de la Hasbara (les services de la propagande israélienne) pour contrer le mouvement. La presse israélienne s’interroge quotidiennement sur la nature de l’État, le sionisme, l’Apartheid.
L’outil de pression BDS change la donne à plus d’un titre, par son efficacité à dévoiler la véritable nature de ce régime, en ciblant précisément ses actions, et en informant un large public sur les raisons de ces actions, en se référant et en énonçant clairement les droits revendiqués par l’appel palestinien de 2005 dont le droit au retour des réfugiés, mais aussi parce qu’il rassemble un collectif tout à fait différent de celui qu’Israël veut construire dans le monde à partir de la judéité. De très nombreux citoyens juifs, américains, européens, et israéliens aussi, sont fortement impliqués dans les collectifs BDS solidaires du peuple palestinien colonisé. Ils démontrent qu’ils ne se reconnaissent pas dans l’appropriation de leur judéité au service de ce régime ; ils récusent ce régime d’apartheid non seulement parce qu’il opprime un peuple mais aussi parce qu’il met en danger le collectif juif israélien, et aussi les juifs dans le monde à travers l’amalgame propagé par le sionisme entre antisionisme et antisémitisme.
Cette aspiration, portée internationalement, à la fin du calvaire imposé au peuple palestinien, à une société débarrassée de son racisme structurel et du régime de séparation, qui devrait pouvoir s’inscrire, enfin, quelle que soit la forme étatique adoptée entre la mer et le Jourdain, dans la recherche d’une coexistence fondée sur l’égalité, c’est cela la paix.
« La justice et l’égalité de droits pour tous détruiraient-elles réellement Israël ? L’égalité a-t-elle détruit l’Amérique du Sud ou l’Afrique du Sud ? Certes, elle a mis fin à l’ordre racial discriminatoire qui a prévalu dans ces deux endroits, mais elle n’a détruit ni le peuple ni le pays » – Omar barghouti 31 janvier – NYT