Le rapport aux réfugiés et aux immigrés a toujours été une question essentielle dans les sociétés civiles et dans le monde politique.
En tant qu’association juive l’Union Juive Française pour la Paix est héritière de la mémoire des nombreux immigrés juifs qui ont cherché refuge pour fuir les persécutions nazies, voire plus anciennes.
Le monde entier reconnait les conséquences tragiques quand ces immigrés et beaucoup d’autres n’avaient pas été accueillis dignement dans divers pays européens.
Après le génocide nazi, beaucoup de rescapés juifs se sont retrouvés marginalisés par les politiques de restrictions migratoires en Europe ou aux Etats-Unis.
Beaucoup sont alors allés peupler un nouvel Etat, l’Etat d’Israël.
Ils se sont alors trouvés embarqués, souvent malgré eux, dans une autre politique raciste, celle d’un Etat excluant le peuple autochtone palestinien.
Il faut se souvenir de tout ce passé, parce qu’aujourd’hui nous entendons des discours cyniques et hypocrites.
Ainsi le premier ministre israélien Netanyahu. Alors que l’Autorité Palestinienne déclarait être prête à accueillir en Cisjordanie des Palestiniens des camps de réfugiés de Syrie, Netanyahu a eu le culot de répondre qu’Israël est un pays trop petit pour pouvoir accueillir des réfugiés – alors que nous savons qu’Israël est grand ouvert pour accueillir des migrants qui servent ou cautionnent sa politique criminelle.
Ainsi Patrick Devedjian qui a déclaré :
« Les Allemands nous ont pris nos Juifs, ils nous rendent des Arabes »
Ces propos, et la politique migratoire des pays européens tels que la France, sont l’expression de politiques chauvines, discriminatoires, racistes, néocoloniales, sont l’expression de politiques qui portent une large responsabilité dans l’enchainement qui a conduit les nombreux réfugiés à fuir les persécutions et la misère qui sévissent dans leurs pays d’origine.
C’est pourquoi, comme tous les manifestants d’aujourd’hui, nous militons activement pour que les réfugiés soient accueillis dignement, dans le respect de la liberté de circulation, pour que la politique internationale soit au service des peuples et non pas au service de grandes puissances, de multinationales et de dictatures, pour que nos comportements soient inspirés par la volonté de vivre ensemble dans l’égalité et la justice, quelles que soient nos origines et nos histoires particulières.