La disparition de Stéphane Hessel a provoqué des propos particulièrement indignes et haineux de la part des dirigeants du CRIF.
Richard Prasquier va jusqu’à parler de l’indigence d’Hessel et à mettre en doute son passé de résistant. Shmuel Trigano prétend qu’Hessel n’est pas juif, ce qui invaliderait à ses yeux la pertinence de son engagement. Des techniques déjà utilisées contre le journaliste Charles Enderlin sont à nouveau à l’œuvre.
Pour le CRIF, toute critique de la politique israélienne ou toute allusion aux souffrances infligées au peuple palestinien sont antisémites. Inversement, le CRIF ne critique jamais les antisémites qui soutiennent Israël.
A-t-on jamais entendu le CRIF dénoncer les Chrétiens Sionistes qui sont des antisémites fondamentalistes et qui ont donnés des milliards de dollars pour la colonisation ? A-t-on entendu le CRIF critiquer la visite des dirigeants de l’extrême droite européenne (les néo-nazis autrichiens, les racistes flamands ou néérlandais …) en Israël ? Le CRIF partage-t-il l’islamophobie de ces partis antisémites ?
L’antisémitisme est un crime trop grave pour que la lutte contre celui-ci soit confiée à des faussaires
Il y a eu un tragique consensus antisémite en Europe quand le Juif était perçu comme un paria étranger inassimilable, obstacle au rêve fou d’Etats « ethniquement purs ». Il n’y a aucun rapport entre le Juif minoritaire, haï, persécuté et victime d’un génocide avec les colons israéliens et leur armée expulsant les Palestinien-ne-s de leur propre pays. L’Europe et l’Occident se sont débarrassés de leur responsabilité majeure dans l’antisémitisme sur le dos du peuple palestinien qui n’avait rien à voir avec cette histoire tragique.
Face au génocide, il y a deux attitudes antagoniques possibles.
Celle de Stéphane Hessel et de tou-te-s les antiracistes, c’est « que cela n’arrive plus jamais ». Donc plus de racisme, de discriminations, de militarisme et d’essentialisation des êtres humains en fonction de leurs origines, leur religion ou leur identité supposée.
Mais il y a la réponse du CRIF et des supporters inconditionnels de la politique israélienne. Ils disent : « que cela ne NOUS arrive plus jamais ». Cette conception communautariste et tribale aboutit à justifier les violations flagrantes du droit international, les crimes de guerre et l’apartheid.
Le CRIF va plus loin. Il s’en prend avec rage aux Juifs qui refusent sa dérive raciste et islamophobe. Il a injurié en son temps des grandes figures disparues : Pierre Vidal-Naquet, Stanislas Tomkiewicz, Raymond Aubrac et aujourd’hui Stéphane Hessel. Il continue d’insulter Michel Warschawski, Rony Brauman, Edgar Morin et bien d’autres. Il parle régulièrement de « Juifs traîtres » ou « ayant la haine de soi », voire de Juifs nazis. Une autre méthode consiste à nier la judéité de ces « traîtres ». Au nom de quoi le CRIF décréterait-il qui est juif ou pas ? Et quel rapport avec les propos tenus ?
Tout ceci serait simplement méprisable si les plus hautes autorités françaises n’accordaient pas au CRIF une importance usurpée.
Le Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone, vient de présider un colloque contre l’antisémitisme avec le CRIF, le BNVCA et la LDJ. Le BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme) est dirigé par un commissaire de police qui considère que toute critique d’Israël ou tout soutien au BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) est antisémite. La LDJ est une organisation terroriste coupable de nombreuses violences racistes.
Pour l’UJFP, la haine affichée contre Stéphane Hessel à l’occasion de son décès doit permettre d’ouvrir les yeux et de démasquer définitivement les faussaires. Le CRIF est infréquentable. La confusion entretenue volontairement entre antisémitisme et critique de la politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre les Palestinien-ne-s. Elle met aussi en danger tous les Juifs.
Bureau national de l’UJFP le 8 mars 2013