Après la réaction de Prasquier, dirigeant du CRIF à l’annonce de la réunion à l’ENS avec Stéphane Hessel et l’annulation de celle-ci suite à ces pressions, voici l’opinion de Rudolf Bkouche :
Ce qui est ignoble chez ce Monsieur Prasquier c’est qu’il se présente comme le chef des Juifs de France. De quel droit ?
Qu’est-ce qui lui permet de dire quels sont les bons et les mauvais Juifs.
Le communautarisme juif de Monsieur Prasquier est d’autant plus insupportable qu’il semble agréé par l’autorité publique, et que, au nom de la lutte contre l’antisémitisme, ce Monsieur et ses acolytes se croient permis de cracher leur venin contre les Juifs qui leurs déplaisent. Une forme d’antisémitisme pourrait-on dire.
Quant à la directrice de l’ENS, elle a fait comme nombre de ses collègues, elle a cédé alors qu’elle avait la possibilité de ne pas le faire.
Les professeurs d’université ont un privilège dans ce pays, ils n’ont pas de supérieur hiérarchique autre que le ministre et peuvent se permettre de résister aux pressions. Malheureusement, ces mandarins, que je connais de l’intérieur pour en avoir fait partie, n’ont pas le courage de leur privilège.
Madame Canto-Sperber pouvait résister aux pressions ; alors de quoi a-t-elle eu peur ? car il s’agit bien de peur. Peur de l’appel à une manifestation de protestation lancée par l’UPJF et quelques autres organisations juives, peur d’être traité d’antisémitisme parce que se tenait dans les locaux de l’ENS, une réunion avec deux juifs non conformes, Stéphane Hessel et Michel Warchawski. Si, antisémitisme il y a, c’est du côté de ceux qui ont fait pression contre cette réunion.
Ìl faut crier bien fort que tout cela est lamentable, que le CRIF et ses acolytes ont joué leur rôle contre la liberté d’expression et que la directrice de l’ENS s’est montrée lamentable dans cette histoire.
Il est vrai que des membres du gouvernement, Madame Alliot-Marie alors qu’elle était ministre de l’intérieur, Monsieur Fillion, premier ministre, ont fait semblant de confondre produits israéliens et produits cachères, laissant entendre le BDS n’était qu’une campagne antisémite ? Et que des membres de l’opposition comme la cheftaine du PS, Madame Martine Aubry, ont pu dire que BDS était un appel à la haine raciale. On comprend alors que certains ne supportent pas que des juifs, au lieu de se sentir haïs par BDS comme tout juif bien élevé, se permettent de soutenir BDS. La décision de Madame Canto-Sperber est une atteinte à la liberté d’expression et un acte antisémite.
Rudolf Bkouche