Immigration jetable : que font le consistoire et le CRIF ?

Nous avons posé cette question dans un tract daté du 4 mai. Car le 29 avril, une grande manifestation s’est déroulée à Paris contre le projet de loi de Nicolas Sarkozy, dite CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile), mais que les associations des droits humains qualifient de « loi d’immigration jetable ».

Cette manifestation, qui a réuni 15 000 personnes, a obtenu le soutien de nombreuses forces dans la société civile, à la fois laïques et confessionnelles. Les représentants catholiques, protestants et musulmans ont expliqué leur désaccord avec ce projet. Le cardinal Ricard a exprimé la crainte que cette loi ne mène à une « fermeture quasiment xénophobe ». L’intervention du docteur Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, fut également remarquée. Ces dignitaires religieux ont été reçus à Matignon pour signifier leur inquiétude au Premier ministre. Dans son communiqué, l’UJFP a souligné que « le grand absent était le Consistoire israélite, représentant d’une des principales religions de ce pays. Les rabbins de cette instance confessionnelle n’ont pas jugé bon de s’opposer au projet de loi, sans doute même le soutiennent-ils. Silence radio également de la part du CRIF, organisation qui se veut représentative des institutions juives. Il était déjà ignoble d’entendre le silence assourdissant des instances communautaires juives lors de l’opération d’enlèvement des enfants de ‘sans papiers’ menée dans les écoles au début de cette année. (Nous avions, quant à nous, protesté contre ces pratiques dignes de Vichy dans un communiqué daté du 30/09/05). Le souvenir des rafles dans les écoles pendant l’occupation nazie pour enlever les enfants juifs aurait dû suffire pour alerter le rabbinat et d’autres représentants communautaires sur les dangers autoritaires qui planent sur notre démocratie. Il était encore monstrueux de voir comment le Consistoire central et le CRIF avaient soutenu la présence de De Villiers dans la manifestation qui a suivi le meurtre d’Ilan Halimi. Ce choix risque de faire date. Pour nous il marque la décomposition morale et philosophique de ceux qui continuent à se prétendre nos représentants, il marque surtout la collusion de plus en plus obscène de cette fraction des Juifs de France avec la pire des réactions dans ce pays. » Lisez [url=http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=128]le texte complet du communiqué[/url].