Ils se nommaient Celestino Alfonso ou Olga Bancic, ils n’avaient pas la nationalité française. Ils ont défendu la France à en mourir. Et ce sont des Français bien français qui les livrèrent aux Barbares.
En ce moment où tout est occupé par un débat surréaliste sur la déchéance de nationalité, discréditant les Français ayant acquis la nationalité par naturalisation, où la folie sur le sujet a pris une nouvelle tournure avec cette information : « la déchéance de nationalité pour tous les Français séduit à gauche comme à droite » (titre des Échos d’hier), et alors que certains se demandent si en cas de guerre les bi-nationaux ne seront pas suspectés et expulsés, il est bon de rappeler que les Collabos n’étaient pas des bi-nationaux, et que tous les Français n’ont pas résisté.
Parmi les Résistants les plus actifs et les plus efficaces, qui ont combattu l’Occupant et défendu à mort la France, on compte beaucoup d’étrangers, même pas Français. Pour ne s’en tenir qu’aux 23 du groupe Manouchian, arrêtés par la police française à l’automne 1943 et exécutés par les Nazis, 3 seulement étaient Français. Pourquoi ne leur a-t-on pas accordé la nationalité française à titre posthume ? Et s’il y a des Français un peu moins français, pourquoi alors ne pas déclarer qu’eux, défenseurs de notre pays, étaient plus que Français !
Celestino Alfonso (Espagnol), Olga Bancic (Roumaine juive), Joseph Boczov (Hongrois juif), Georges Cloarec (Français), Rino Della Negra (Italien), Thomas Elek (Hongrois juif), Maurice Fingercwajg (Polonais juif), Spartaco Fontano (Italien), Jonas Geduldig (Polonais juif), Emeric Glasz (Hongrois juif), Léon Goldberg (Polonais juif),
Szlama Grzywacz (Polonais juif), Stanislas Kubacki (Polonais), Césare Luccarini (Italien), Missak Manouchian (Arménien), Marcel Rayman (Polonais juif), Roger Rouxel (Français), Antoine Salvadori (Italien, d’origine arménienne), Willy Szapiro (Polonais juif), Arpen Tavitian (Arménien), Amédéo Usséglio (Italien), Wolf Wajsbrot (Polonais juif), Robert Witchitz (Français)