Nous gardons entière la mémoire de la Nuit de cristal
Le 10 novembre 1938, la violence nazie se déchaînait contre les Juifs d’Allemagne. Prenant prétexte de l’attentat d’un jeune juif polonais, Herschel Grynszpan, contre un diplomate allemand à Paris, Hitler et Goebbels lancèrent contre les Juifs un gigantesque pogrom. Les SA, les SS, les Jeunesses hitlériennes, la police locale participèrent à des actes de violence qui devaient simuler un acte de défense spontanée du peuple allemand : incendies, destructions à grande échelle visèrent les synagogues et les magasins juifs. Le terme euphémique de Kristallnacht1 évoque les vitraux de synagogues et vitrines brisées dont les débris jonchaient les rues. Plus de 300 Juifs furent assassinés la nuit même, plus de 2 000 moururent ensuite.
Dans quel but ?
Nous gardons en conscience la mémoire d’une volonté d’épuration ethnique qui constitua les prémices d’un génocide
Les 70 000 Juifs allemands arrêtés furent pour la plupart relâchés dans les mois qui suivirent, à la condition qu’ils acceptent de quitter leur pays. L’effet de terreur provoqué dans la population juive allemande fut majeur, accompagné bientôt d’un renforcement de la législation antisémite, comme l’interdiction de toute activité commerciale ou l’exclusion des enfants juifs des écoles…
L’Allemagne devait devenir judenfrei (« libre de juifs »). L’épuration ethnique était devenue l’expression brute de la politique anti-juive : il s’agissait de terroriser les Juifs pour les pousser à quitter le Reich.
Plus tard, quand l’expulsion devint impossible à cause de la guerre et de l’extension démesurée de l’État raciste, une autre « solution » fut mise en place qui devait aboutir à la destruction des Juifs d’Europe.
Nous ne voulons pas du retour de la nuit
Nous ne voulons pas le retour de la nuit, la nuit qui détruit les lieux de culte, la nuit qui assassine, la nuit qui terrifie les populations désignées comme des sous-hommes et des animaux humains. Nous ne voulons pas du retour du racisme d’État ni d’aucune épuration ethnique. Nous ne voulons pas que de nouveaux génocides soient commis, où que ce soit.
L’UJFP appelle les êtres non-inhumains à l’insurrection contre le silence de masse sur le crime de masse inouï qui s’invente sous leurs yeux… Notre mémoire s’appelle vigilance !
La Coordination nationale de l’UJFP, le 8 novembre 2024
- Les Allemands aujourd’hui choisissent de parler plutôt de Reichspogromnacht.[↩]