HORTEFEUX se dit intéressé par la mairie de Vichy. Ce n’est pas une raison !

Solidarité avec les militants de Tours

Le 3 décembre 2010, quatre militant-e-s de la cause des Sans-Papiers comparaîtront devant le Tribunal correctionnel de Tours sur plainte de Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur.

Les quatre prévenu-e-s, (Jean-Christophe Berrier et Muriel El Kolli, du Collectif Soif d’Utopies, ainsi que Abd-El-Kader Aït-Mohamed et Chantal Beauchamp, du RESF37, sont accusés par le ministre de « diffamation publique contre une administration publique ».

En cause, un communiqué de presse daté du 12 février 2010 , dans lequel les deux organisations alertaient l’opinion sur les soupçons qu’ils avaient de l’utilisation du fichier scolaire « Base-Elèves » pour le repérage des enfants sans-papiers et de leurs parents.

Les signataires du communiqué du 12 février comparaient ces méthodes de « chasse aux enfants » pour pouvoir expulser les parents à celles pratiquées sous l’Occupation.

L’UJFP se déclare totalement solidaire des inculpés de Tours et dénonce la procédure engagée par le Ministre de l’Intérieur comme abusive. Malheureusement, le régime de Vichy n’est pas dans l’histoire de notre pays le seul à avoir pratiqué des expulsions, le seul à avoir mis en place des systèmes de fichage attentatoires aux libertés, le seul à avoir développé une xénophobie d’Etat.

Et ce serait un anachronisme abusif d’assimiler purement et simplement le régime Sarkozy au régime de Vichy, qui renvoie aussitôt au souvenir du génocide des Juifs, des Tziganes, et autres massacres de masse. Il n’empêche, il y a des analogies qu’il est parfaitement légitime de mettre en évidence. Et parmi les membres de l’UJFP plusieurs, enfants cachés pendant l’Occupation, nous invitent explicitement à faire ce rapprochement. Oui, aujourd’hui, en signant les arrêtés qu’ils signent, nous pensons que Ministres et fonctionnaires d’autorité commettent des « crimes de papier », c’est-à-dire qu’ils ne peuvent ignorer qu’ainsi ils envoient des hommes, des femmes et des enfants dans des pays où ils sont immédiatement en danger de mort.

Nous sommes dans une autre époque que celle de Vichy. Mais dans la négation de la dignité de « l’autre », il y a plus que de simples ressemblances. Le renoncement au droit d’asile déshonore la république. Ne pas le dire haut et fort serait en être complices.

L’Union Juive Française pour la Paix remercie Jean-Christophe Berrier, Muriel El Kolli, Abd-El-Kader Aït-Mohamed et Chantal Beauchamp, pour leur action, et sera à leurs côtés lors de ce procès inique.

L’UJFP demande la relaxe pour les 4 de Tours, et invite toutes et tous à signer en ligne la pétition en ce sens : http://baleiniers.org/la-petition

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