L’UJFP dénonce la complicité de la France et de l’Union européenne et la passivité de leurs institutions face au génocide en cours à Gaza, alors que les principes du droit international sont défendus avec force ailleurs dans le monde, notamment à Bogotá par les pays dits du Sud global.
Depuis plus de 21 mois, Israël mène une politique de génocide à Gaza et de destruction systématique, aggravée par une colonisation accélérée et un nettoyage ethnique en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Malgré la reconnaissance par le Conseil de l’Union européenne de la violation de l’article 2 de l’Accord Union européenne (UE)-Israël en raison des violations massives et répétées par Israël des droits humains et du droit international, aucune mesure concrète n’a été prise par les instances européennes. Le dernier conseil des ministres des Affaires étrangères le 15 juillet dernier, a en effet remis encore une fois la décision de sanctions à plus tard, alors que le génocide tue au moins 100 Palestinien.nes par jour et la famine, nouvelle arme de guere, tout autant ! : aucune suspension de l’accord d’association UE-Israël, aucun embargo sur les armes, aucun acte concret pour faire cesser le génocide et assurer la protection du peuple palestinien, seulement des mots creux.
Cette passivité entache gravement la crédibilité et l’éthique de l’UE en matière de droits humains.
Dans ce cadre, l’UJFP soutient le recours en carence devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne, -pour inaction fautive face aux violations graves du droit international dans le Territoire palestinien occupé-, introduit par JURDI (Juristes pour le Respect du Droit International), le jeudi 17 juillet 2025.
Face à l’inaction de l’Europe, une trentaine d’États issus de plusieurs continents ont affirmé avec clarté et courage que l’ère de l’impunité devait prendre fin, lors de la conférence d’urgence du Groupe de La Haye qui s’est tenue à Bogotá sous l’égide de la Colombie et de l’Afrique du Sud. Douze États[1] se sont engagés à mettre en œuvre immédiatement :
- la suspension des transferts d’armes vers Israël,
- la révision des accords bilatéraux,
- l’ouverture d’enquêtes internationales sur les crimes de guerre présumés,
- la coopération pour l’application effective du droit international,
- et la rupture des liens de complicité avec la campagne de dévastation menée par Israël contre les Palestiniens.
Cette action marque la volonté de construire une riposte efficace au mépris du droit international, en s’engageant vers un cessez-le-feu immédiat et la protection réelle du peuple palestinien : « Ce que nous avons accompli ici, c’est une affirmation collective qu’aucun État n’est au-dessus des lois », a déclaré le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Ronald Lamola.
L’UJFP rappelle que :
- L’État d’Israël doit rendre des comptes pour l’ensemble des crimes commis à Gaza et en Cisjordanie, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide, comme l’ont déjà reconnu la Cour internationale de justice et de nombreux experts du droit international.
- Les États européens dont la France, par leur inaction, se rendent complices de ces crimes et bafouent leurs obligations internationales et devront être poursuivis. L’indécence de la France et de l’UE à ironiser sur l’inefficacité des tentatives de la flottille de la liberté alors que celle-ci montre ce que les États devraient faire avec d’autres moyens ne peut que susciter colère et mépris.
- La communauté internationale doit exiger sans délai : un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus de Gaza avec des livraisons immédiates de nourriture, de médicaments et de matériel médical ainsi que de fuel, la protection de la population civile, la sanction effective de l’impunité israélienne et l’ouverture d’un véritable processus politique vers une paix juste et durable.
- Le conseil de sécurité des Nations unies, face à ce génocide doit mettre en place une force internationale pour accompagner sans délai cette aide et forcer effectivement le blocus.
Abu Amir, représentant de l’UJFP à Gaza, dans l’un de ses derniers messages interpelle le monde : « la bande de Gaza se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, dans un moment critique où la souffrance s’aggrave et les espoirs s’amenuisent. Face à ce tableau tragique, il est impératif qu’une intervention réelle et efficace voie le jour — une intervention qui ne se limite pas à des déclarations, mais qui se traduise par des actions concrètes sur le terrain : arrêt des hostilités, aide humanitaire immédiate, et travail sérieux en vue d’un accord juste et global qui rende la vie aux habitants du territoire. »
Le sionisme détourne sciemment la devise du 20ème siècle, Plus jamais ça pour s’imposer comme acteur d’apartheid, colonisateur et génocidaire, tel une injure à notre histoire.
L’UJFP appelle à nouveau toutes les forces progressistes à se mobiliser pour faire pression sur les autorités européennes et françaises, afin qu’elles cessent leur complicité et rejoignent les initiatives de Bogotá pour la défense du droit international. C’est un impératif moral autant que juridique : la vie et la dignité du peuple palestinien en dépendent.
Seules des sanctions à l’encontre de l’État d’Israël pourront arrêter ce génocide et conduire à un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus, la fin de l’impunité et la justice pour la Palestine !
La Coordination nationale de l’UJFP, le 24 juillet 2025
[1] Liste des douze pays – la Bolivie, la Colombie, Cuba, l’Indonésie, l’Irak, la Libye, la Malaisie, la Namibie, le Nicaragua, Oman, Saint-Vincent-et-les Grenadines et l’Afrique du Sud.