4 février 2022
L’art de la broderie traditionnelle palestinienne est très ancien (on en voit dans des peintures égyptiennes représentant des Cananéens datant de 1200 avant JC). A l’origine ces broderies étaient surtout fabriquées et portées dans les zones rurales. Les décorations et leurs couleurs indiquait la région et même le lieu où vivait la villageoise ainsi que son statut social et familial ! Aujourd’hui ce type de vêtement brodé est réservé aux grandes occasions et aux fêtes. Cette broderie est désormais répandu dans toute la Palestine faisant le bonheur des touristes. Cet art a été inscrit à la liste de l’héritage culturel intangible de l’humanité par l’UNESCO (2021).
Aziza Mussabeh a su reprendre, retravailler et moderniser cet art ancien pour en décorer vêtements et objets dont le style s’est rapidement diffusé, y compris à l’étranger. Elle a même créé une école pour les nombreux jeunes désireux d’en apprendre les techniques et particularités. Pédagogue, Aziza enseigne toute la filière pratique, de la création du vêtement, de sa conception sur ordinateur, la coupe, la broderie.
Aziza, comme la plupart des femmes de Gaza, se bat au quotidien pour créer, enseigner, faire vivre son atelier et son école tout en prenant soin de sa famille. C’est sa forme de résistance: faire revivre cet art multimillénaire, l’enseigner et préparer ainsi de nouvelles générations de stylistes et d’artistes. Comme un pied de nez au blocus…
Gaza Stories, 2022
Commentaire de Michel Ouaknine
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