13 décembre 2021
Pour Mohammed Jahlash c’est la boîte de sardine qui résume le mieux la situation : un environnement hermétiquement clos dans lequel vit une population entassée dans un espace restreint. Ironie suprême, la boîte de sardine fait partie de la ration alimentaire mensuelle que reçoivent les réfugies secourus par l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees – Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine)…
Mohammed descend d’une famille palestinienne d’Isdūd ( إسدود), appelée aujourd’hui Ashdod et située à moins de 30 km au nord de Gaza. En 1948 le nettoyage ethnique, la Nakba, l’en a chassée. Enfant, il utilisait déjà l’art pour exprimer ses sentiments ainsi que la douleur qu’il percevait autour de lui. En grandissant, son hobby s’est transformé en passion…
« Les Palestiniens de Gaza aiment l’art mais ils n’ont pas les moyens d’en acheter » explique Mohammed. C’est ce qui a aiguillé son choix de la boîte de sardine qui résume si bien la situation de ses habitants.
Sous la main de Mohammed, à l’aide de quelques outils simples et de la peinture, chaque boîte de sardine raconte la vie à Gaza : le blocus, la maladie, la violence des agressions, la vie des pêcheurs, le mur de séparation… mais aussi l’éducation, l’espoir, le rire…
« En tant qu’artiste palestinien vivant dans un pays sous occupation mon devoir est d’utiliser mon art pour mettre en évidence les différents problèmes que nous vivons » précise-t-il à la caméra d’Iyad Alasttal.
@Gaza Stories, 2021
Commentaire de Michel Ouaknine
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