Khalil Abu Jayab, 12 ans, est le plus jeune surfeur de Gaza. Il a commencé quand il avait 7 ans en observant son père Mohammed se livrant à sa passion, passant toute sa vie près de la mer en faisant du surf.
Khalil s’est investi dans ce sport avec plus de détermination que son père : il ne dort pas de la nuit pour écouter le journal météo qui annonce la qualité de la mer et les hauteurs des vagues du lendemain.
A Gaza, ce sont surtout les pêcheurs que la mer préoccupe. Depuis l’établissement du blocus (juin 2007), les Israéliens limitent la zone de pêche (aujourd’hui à 10 milles nautiques -moins de 19 km- des côtes), à une distance bien trop faible pour rapporter une récolte conséquente, diversifiée et de qualité (la pollution). Cette industrie qui fournissait chaque année 3000-3600 tonnes de poisson à la Palestine n’en rapporte plus que la moitié. Le nombre de pêcheurs a été divisé par 5 et 90% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté…
Ḥeil Hayam Ha-israeli, la marine de Tsahal, ajoute sa force brutale à toutes ces difficultés, interdisant 4 fois en 2019 toute sortie en mer, confisquant des bateaux, arrêtant des pêcheurs (35 l’an dernier) et n’hésitant pas à tirer (347 fois en 2019) sur les bateaux et sur les plages (4 enfants tués en 2014)…
Laissons Khalil profiter de la mer et des vagues. Son père considère le surf comme un moyen pour se soulager et s’échapper des difficultés du quotidien à Gaza.
© Gaza Stories, 2020
Commentaire de Michel Ouaknine
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