Gaza sous les bombes

Témoignage d’une française à Gaza

Gaza, le 14 novembre

Attaque massive sur Gaza depuis le milieu de l’après-midi. Au cas où
un quelconque empêchement ne me laisserait pas vous le dire de vive
voix, à tous :

1) Il est TOTALEMENT mensonger de présenter ce qui se passe comme un
combat entre deux forces en affrontement, ni comme une action
nécessité par la sécurité d’Israël :
– La mort à Gaza est comme la colonisation en West Bank : quelque soit l’état
des dites négociations de paix, la colonisation avance au même rythme
en Cisjordanie, et quelque soit l’état de la Résistance, l’armée
israélienne tue quotidiennement à Gaza. Treize jours que je suis à
Gaza, mon journal quotidien est fait de corps déchiquetés, de parents
à bout de pleurs et du silence des comas.
– La disproportion de forces est effarante. Étonnant finalement qu’il
faille un F16 pour venir à bout d’un enfant.

2) Il est TOTALEMENT mensonger de présenter la situation actuelle
comme de la responsabilité de la Résistance. Nous savons bien tous, ou
croyons savoir, que résister est non seulement un droit, mais un
devoir. Ici la Résistance est petite et morcelée – décimée par les
assassinats dits ciblés, faisant face à une machine de guerre
monstrueuse -, mais elle existe. Et comme toute Résistance, elle est
présentée comme responsable des malheur de la population. Alors allez
sur le Web et relisez le texte de l’affiche rouge (je veux dire : ce
que les nazis ont écrit sur cette affiche placardée dans tout Paris :
« Des libérateurs ? la libération par l’armée du crime ! « ).

3) Non, Gaza n’est pas un endroit qui pourrait être calme et vivable
si des fous furieux ne s’acharnaient pas à lancer des rockets sur la
paisible Israël. Toute la vie économique de Gaza a été tuée par
l’interdiction d’exporter. Gaza est une cage où une puissance
étrangère décide de tout, la quantité des denrées qui entre ou n’entre
pas, les lieux où les gens pourront rester en vie et ceux où ils
seront abattus, le moment où ses tanks entreront arroser quelques kms
carrés de leurs engins explosifs et les moments où on pourra avoir
l’impression de vivre (au moment où je vous écris cette phrase,
l’immeuble tremble de l’impact d’une bombe proche).

4) Luttez contre la désinformation, c’est notre seule chance de survie