La population n’en pouvait plus : chaque jour, Gaza connaissait un nouveau raffinement dans la cruauté et l’anéantissement. En l’absence de sanctions, Nétanyahou inventait en permanence une horreur nouvelle. Le mitraillage systématique de civil.es affamé.es (très souvent des enfants) venu.es chercher de la nourriture aura causé la mort de plus de 2 000 personnes. Depuis le 7 octobre 2023, si on en croit le journal scientifique The Lancet, on a dépassé les 200 000 mort.es, 10 % de la population.
L’ONU avait voté à une large majorité en septembre 2024 une résolution donnant à Israël un an pour évacuer les territoires conquis en 1967 sous peine de sanctions. La séance de septembre 2025 aurait dû porter sur la question des sanctions. Macron et son ami, MBS, le grand démocrate d’Arabie Saoudite (spécialiste des opposants dissous à l’acide) en ont décidé autrement. Le plan présenté à l’ONU vise à compléter le plan Trump.
La guerre est une horreur. Celle-là a apporté des innovations : frapper la population civile en anéantissant toutes les infrastructures qui lui permettent de survivre : hôpitaux, immeubles, terres agricoles, écoles, entrepôts … Utiliser une propagande bien huilée (« Israël a le droit de se défendre », « le 7 octobre était un pogrom antisémite ») tout en assassinant les journalistes qui pourraient contredire cette version. Et utiliser la « directive Hannibal », celle qui préfère des Israélien.nes mort.es à des personnes vivantes susceptibles d’être échangé.es.
Cette guerre a aussi fait naître une nouvelle stratégie : terroriser le Proche-Orient : Liban, Iran, Syrie, Qatar, Yémen … Assassiner en toute impunité toute personnalité qui pourrait s’opposer à l’hégémonie israélienne et états-unienne dans la région, essayer d’imposer par la force la généralisation des accords d’Abraham.
La Palestine n’a pas gagné. Mais elle n’a pas perdu : elle a obtenu un arrêt fragile des massacres. Des centaines de prisonnier.es ont retrouvé la liberté. Certes les détenu.es les plus emblématiques restent en prison. Mais de nombreux condamnés à vie sont désormais libres. La population n’est pas partie. Elle a prouvé maintes fois son attachement viscéral à sa terre. La Palestine n’a pas été annexée et ne le sera pas.
En Israël, les refus des réservistes de partir à Gaza et les suicides de soldats se sont multipliés. Les départs vers l’étranger, même s’ils touchent essentiellement la partie la plus européanisée de la population, se multiplient. Israël est en train de devenir un État paria.
Le plan Trump aurait pu être écrit par Nétanyahou. Il n’y a que Macron et les dirigeants européens pour penser qu’un mégalomane co-auteur de ce génocide, puisse proposer une paix « juste ». Dans ce plan, les Palestiniens n’existent plus. La reconstruction leur échappe, on construira des villes « intelligentes » avec des caméras partout. Le contrôle des frontières reste aux mains de l’occupant. La gouvernance aussi. Et l’entrée des camions de ravitaillement reste au bon vouloir de Nétanyahou.
« Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira » dit la chanson. Dans les pires circonstances, Gaza vit, scolarise les enfants, recommence à produire des légumes, refait fonctionner des services publics.
Cette guerre se joue chez nous. Dans notre capacité d’imposer des sanctions, de renvoyer les diplomates israéliens, de rompre les relations militaires, commerciales, culturelles, sportives, syndicales… Boycott, Désinvestissement , Sanctions !!




