Gaza en France : une police de la pensée pour blanchir le génocide

Un génocide est en cours à Gaza. La famine et l’absence de soins y sont organisés. L’occupant israélien y tue sans retenue femmes, enfants, vieillards, malades, personnels de l’UNRWA, familles entières, journalistes et même humanitaires étrangers venus apporter de la nourriture… Dans le même temps, en Cisjordanie, assassinats, expulsions et vols de terres se poursuivent.

C’est dans ce moment crépusculaire que le gouvernement français, bien aidé par les médias dominants, utilise cette guerre pour imposer, par la répression, un seul discours : celui des génocidaires et de leurs complices.

Les tentatives de museler la liberté d’expression en utilisant l’antisémitisme n’ayant pas abouti devant les tribunaux, c’est l’« apologie du terrorisme » que Darmanin, ses flics et ses préfets ont trouvé comme nouveau motif d’accusation. Pendant que les dossiers s’empilent sur les bureaux des procureurs, le massacre du peuple palestinien se poursuit inexorablement. Ni les décisions de la Cour Internationale de justice, ni les appels au « cessez-le-feu » de l’ONU et de nombreuses chancelleries ne sont entendus par le « cabinet de guerre » d’Israël.

Cette répression frappe tout un chacun, partout : militant.es syndicalistes comme le secrétaire de la CGT du Nord, militant.es politiques ou associatifs, journalistes, élu.es comme Mathilde Panot, universitaires, étudiant.es, sportifs et sportives, simples citoyens qui ont exprimé sur les réseaux sociaux leur indignation face à cette tuerie de masse. Le cas le plus emblématique est sans doute celui de Rima Hassan qui est à la fois palestinienne, juriste internationale, femme et candidate aux élections européennes. Comme le dit ce 24 avril France-Culture en ouverture de son journal, cette répression n’a pas d’autre but que de « limiter l’expression politique ».

Cette tentative de bâillonner le soutien aux droits du peuple palestinien est internationale. En Allemagne, un congrès sur la Palestine a été interrompu par la police et Yanis Varoufakis (ancien ministre grec du gouvernement Syriza) a été privé de parole. Aux États-Unis, la révolte étudiante contre la complicité états-unienne avec les génocidaires gronde. L’arrestation d’étudiant.es de l’université de Columbia provoque d’importantes manifestations.

L’appareil d’État français : préfets, police, présidents d’université, justice … est mobilisé pour imposer un discours unique sans lien avec la réalité, transformant les bourreaux en victimes et les victimes en bourreaux. Ce maccarthysme rappelle des heures très sombres de l’histoire de la France et d’autres pays.

L’UJFP le répète : le terrorisme n’est pas une notion de droit international. Par contre crimes de guerre, crimes contre l’humanité, apartheid et génocide sont parfaitement définis et l’État d’Israël commet ces différents crimes. Si terrorisme désigne le fait de tuer des civils désarmés, comment parler de terrorisme du Hamas sans parler d’un terrorisme infiniment plus meurtrier de l’État d’Israël ?

L’UJFP le répète : 80 % du peuple palestinien a été expulsé de son pays de façon délibérée en 1948. Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem Est sont occupés de façon illégale depuis 1967. Des centaines de milliers de colons occupent Jérusalem Est et la Cisjordanie en toute illégalité au regard du droit international. Et 900 000 Palestinien.nes ont connu la prison depuis 1967. Gaza est sous blocus par terre, par air et par mer depuis 2006. Maintenant, Gaza est rasée et sa population affamée et massacrée.

Non ! l’Histoire n’a pas commencé le 7 octobre. Pour reprendre l’expression des anticolonialistes israéliens, la cocotte-minute a explosé.

L’UJFP ne laissera pas les partisans du déni, pour ne pas dire du négationnisme, imposer leur discours. Comme disait Marek Edelman, commandant en second de l’insurrection du ghetto de Varsovie : « être Juif, c’est être toujours du côté des opprimés ».

Vous n’imposerez pas le silence ! C’est notre fidélité aux valeurs juives universelles qui nous enjoint d’être solidaires des Palestiniens à l’heure de la répression sanglante en Cisjordanie et de l’actuel génocide à Gaza et de la répression de la liberté d’expression en Europe et aux États-Unis.

Rappeler qu’Israël doit respecter le droit international, – ce qu’il ne fait pas depuis plus de 76 ans -, ne constitue pas une « apologie du terrorisme » !

L’UJFP apporte son soutien à celles et ceux qui ont exprimé leur opinion politique ou leur indignation face à ce qui se passe à Gaza et qui sont accusés d’apologie du terrorisme

La Coordination nationale, le 28 avril 2024