FOOT À GAZA : ISRAËL CASSE, LA FIFA PAIE

Une dépêche de l’AFP nous apprend le 5 janvier qu’une délégation de la Fédération Internationale de Football (FIFA) était à Gaza et avait annoncé le don d’un million de dollars pour la reconstitution de 20 stades de football à Gaza.

On pourrait croire à une mauvaise plaisanterie, mais nous ne sommes pas le 1er avril, et c’est bien une dépêche de l’AFP. Une fois encore, la FIFA, qui continue d’admettre sans état d’âme Israël dans sa fédération européenne, qui lui accorde même le droit d’organiser des compétitions internationales, qui exige que ses équipes soient reçues dans tous les pays, constate la politique israélienne du bulldozer de destruction massive de toutes les infrastructures palestiniennes, et réagit en payant la note.

Pour la FIFA comme pour l’Union Européenne, Israël est un enfant turbulent dont il faut payer les frasques. La FIFA ferme les yeux quand un joueur palestinien citoyen d’Israël est exclu pour 90 ans du championnat de ce pays pour avoir joué avec l’équipe de Palestine. Elle ferme les yeux devant les blocages aux check-points qui interdisent régulièrement aux joueurs palestiniens de s’entraîner et même de participer aux compétitions, toujours bien-sûr pour d’impérieuses raisons de sécurité.

Si nous étions cyniques, nous poserions même la question : après la mort du footballeur Ahmed El Qatari dans les bombardements de Gaza le 8 août dernier alors qu’il devait partir jouer avec le FC Barcelone, après la mort d’enfants palestiniens tués par des missiles alors qu’ils jouaient au football, la FIFA veut-elle refaire de belles pelouses synthétiques pour que les drones israéliens puissent viser les joueurs plus sûrement ?

Mais cette dépêche ne nous donne vraiment pas envie de rire, car elle symbolise toute la duplicité de cette « communauté internationale » (dont la FIFA est une composante puissante), qui décrète l’année de la Palestine à l’ONU, qui décrète la Palestine « fédération de l’année » du football asiatique, qui veut même bien « reconnaître » la Palestine. Mais en même temps cette même « communauté internationale » joue les mécènes en effaçant ainsi un fragment dérisoire de la dette israélienne, pendant que les USA aident Israël à reconstituer son arsenal pour une prochaine occasion, et que l’Union européenne exclut toute sanction.

Puisque c’est la période des voeux, souhaitons que la grossièreté de cette mascarade ouvre quelques yeux encore fermés, et que les exigences des peuples s’expriment avec encore plus de force, souhaitons même que 2015 soit l’année qui conduise les dirigeants d’Israël à leur place : sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale.

Le Bureau national de l’UJFP, le 8/01/15