Face au génocide en cours, bilan du meeting juif internationale à Paris

Samedi 30 mars, Journée de la Terre, s’est tenu à Paris un meeting international organisé à l’initiative de Tsedek! et de l’UJFP, et en coordination avec de nombreux groupes et collectifs juifs internationaux antisionistes ou non-sionistes (Jewish network for Palestine, Jüdische Stimme, Jewish Bund, Erev rav, De-colonizer, Na’amod, IJAN, Juntz et avec le soutien de Jewish Voices for Peace et de Diaspora Alliance).

La parole a été donnée à des collectifs palestiniens (Boussole Palestine, Forum Palestine Citoyenneté), des groupes antiracistes (European Network Against Racism, QG decolonial), des partis politiques de la gauche de rupture (LFI, POI, NPA) ainsi qu’à des chercheuses et des chercheurs engagé·es pour la justice en Palestine et contre la répression.

Suscité par un sentiment d’urgence face à l’horreur de la guerre génocidaire à Gaza, face à l’inaction de la communauté internationale et à l’impunité dont jouit l’État d’Israël, et face à une répression particulièrement renforcée en France et dans d’autres pays occidentaux, ce meeting marque une étape importante dans le regroupement d’un mouvement anti-impérialiste, anticolonialiste et anti-autoritaire en France.

Lutter contre le génocide qui se déroule sous nos yeux à Gaza depuis près de 6 mois, et le nommer, c’est prendre nos responsabilités et refuser d’être les cautions de la guerre coloniale menée par l’État israélien contre le peuple palestinien depuis plus que 75 ans. La violence et le racisme du colonialisme israélien relèvent d’une vision du monde qui prolonge celle que portent le colonialisme et l’antisémitisme historique.

Lutter conséquemment contre le colonialisme d’une part et l’antisémitisme d’autre part n’est possible qu’en inscrivant ces deux luttes dans une même démarche politique de rupture avec les structures d’oppression et dans le cadre plus global de la lutte contre le racisme sous toutes ses formes. C’est sur les chemins de la lutte et de la résistance que se créent les conditions de possibilités de la transformation sociale et de la réinvention du monde (et de nos diasporas).

Nous traversons une époque particulièrement dangereuse pour les minorités juives, prises en étau entre l’antisémitisme historique occidental et la fascisation des sociétés occidentales d’une part, et le ressentiment anti-juif provoqué par le colonialisme israélien et le sionisme réellement existant. La place qui nous est accordée dans ce monde est intenable et le sentiment d’isolement et de mal-être qui touche de larges parties des communautés juives est étouffant.

Ce meeting constitue également un moment fondateur dans la construction d’une alliance juive internationale de rupture avec le sionisme et le soutien à l’État israélien.

Cette tâche politique nécessaire et urgente est encore largement devant nous, mais nous sommes fier·es d’avoir pu, avec nos partenaires, construire une étape importante de ce processus. La constitution d’une expression politique juive anticolonialiste forte et légitime est un appui essentiel dans le combat contre la colonisation de la Palestine et pour la libération nationale du peuple palestinien.

De même, elle jette les bases d’une coexistence pacifique entre “Juif·ves” et “Arabes”, Israélien·nes et Palestinien·nes, en Palestine. C’est, enfin, un enjeu central dans la lutte contre l’antisémitisme et dans la protection de la pluralité et de la richesse de la tradition juive et des judéités diasporiques.

Nous remercions encore une fois l’ensemble de nos partenaires, des intervenant·es et des participant·es d’avoir rendu possible ce meeting international. Nos efforts doivent se prolonger dans toutes nos luttes communes et converger dans la solidarité active avec le peuple palestinien pour arrêter le génocide en cours.

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