Face à l’interdiction de la manifestation féministe du 7 mars par la préfecture de police de Paris, front féministe, anticolonialiste et antiraciste !

communique 8 mars 2025 1 Face à l'interdiction de la manifestation féministe du 7 mars par la préfecture de police de Paris, front féministe, anticolonialiste et antiraciste !

Le 5 mars 2025, le préfet de Paris Laurent Nuñez a émis un arrêt d’interdiction contre la manifestation féministe du 7 mars organisée par l’Assemblée Féministe Paris-Banlieues. Cette interdiction est soutenue par le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau. C’est la première fois que cette manifestation est interdite.
Depuis plusieurs années, la marche féministe radicale de nuit du 7 mars se tient à Paris et rassemble plusieurs milliers de personnes. Cette initiative émane d’une volonté de l’assemblée féministe Paris-Banlieues, ainsi que d’autres collectifs, de s’organiser en féministes pour porter des mots d’ordre anti-LGBTQlphobes, anticolonialistes, anti-validistes, anti-abolitionnistes et antiracistes.
Cette année, le cortège initié par les collectifs Urgence Palestine et Samidoun avait été accueilli comme une initiative essentielle par les collectifs organisateurs pour visibiliser les femmes et minorités de genre palestinienn-e-s. Ces collectifs souhaitaient porter les visages, les voix et les combats des femmes et minorités de genre palestinien-ne-s qui, loin de l’image de victimes passives dépeintes dans les discours occidentaux, résistent à l’occupation, au nettoyage ethnique, et aux violences coloniales quotidiennes, pour leur autodétermination et pour la libération de leur terre.
En interdisant cette manifestation féministe radicale, le préfet de police de Paris – et le ministre de l’Intérieur qui le soutient – porte une atteinte à nos droits qui s’inscrit dans la stricte continuité de la répression de l’ensemble du mouvement de solidarité avec la Palestine. Alors que cette manifestation existe depuis plusieurs années, que les organisations à l’initiative de ce cortège y ont défilé l’année dernière sans que leur présence n’incite l’ancien préfet à prendre un arrêté d’interdiction, cette marche est interdite sur la base d’accusations fallacieuses. L’ensemble des collectifs organisateurs de la marche et de ce cortège – qui rassemblent des militant·e•s féministes, antiracistes et anticolonialistes – rappelle qu’iels ne sauraient tolérer de discours discriminants et/ou incitant à la haine et ont toujours organisé leurs rassemblements et manifestations dans une perspective antiraciste, anticolonialiste et féministe, qui dénonce toutes les formes d’oppressions.
Cette interdiction d’une manifestation féministe qui prend un appel à cortège initié par ces organisations comme prétexte témoigne une fois de plus du soutien de l’Etat français au génocide du peuple palestinien. La répression du mouvement de solidarité avec la Palestine franchit ainsi une nouvelle étape : c’est désormais une manifestation féministe qui est prise pour cible pour faire taire toutes les voix qui dénoncent le soutien matériel et idéologique des Etats impérialistes à l’État colonial.
Alors que le ministre des Finances de l’entité génocidaire, Bezalel Smotrich, poursuivi par la CPI pour incitation au crime de génocide est accueilli en France 1, ce sont des collectifs féministes qui sont interdits de défiler. Alors que le même préfet de police laisse défiler des néo-nazis en toute impunité 2, c’est une marche féministe qui est interdite. Alors que le Ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau refuse de condamner l’attaque au couteau perpétrée par des groupes néonazis le 16 février dernier lors de la projection organisée par le collectif Young Struggle 3, il se félicite de l’interdiction d’une manifestation féministe.

Lorsqu’il a menacé d’interdire cette marche, le préfet a souhaité intimider les collectifs féministes afin de les pousser à renier leur solidarité avec la Palestine. Or, cette marche s’inscrit précisément dans une convergence des luttes féministes contre toutes les formes de violences sexistes, LGBTQiphobes, racistes et impérialistes.
En permettant à des collectifs fémonationalistes de s’incruster dans les manifestations féministes sous sa protection, le ministre de l’Intérieur et le gouvernement – à travers la préfecture de police – souhaitent imposer leur agenda raciste et réactionnaire à travers la présence de Nous Vivrons et de Némésis. Ne laissons pas Retailleau, Macron, Nuñez imposer leur instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et colonialistes, refusons la présence de Némésis et de Nous Vivrons lors de la manifestation du 8 mars.
Face à cette interdiction, de nombreuses organisations féministes, antiracistes, syndicales politiques dénoncent cette attaque à l’encontre du mouvement féministe et de solidarité avec la Palestine. Face aux offensives sexistes, racistes et fascistes, à la répression de la lutte de solidarité avec la Palestine et de toutes les luttes pour l’autodétermination totale des corps, des identités et des peuples, rejoignons massivement la manifestation du 8 mars.

communiqué unitaire p1. Front féministe, anticolonialiste et antiraciste. interdiction de la manifestation féministe du 7 mars
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Note-s

  1. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/20/bezalel-smotrich-ministre-ultranationaliste-israelien-s-offre-une-harangue-antipalestinienne-a-paris_6166253_3210.html[]
  2. https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/05/11/les-neofascistes-du-comite-du-9-mai-defilent-a-paris-en-toute-impunite-pour-leurs-30-ans_6232676_823448.html[]
  3. https://www.humanite.fr/politique/bruno-retailleau/attaque-neo-nazie-a-paris-a-lassemblee-bruno-retailleau-renvoie-encore-dos-a-dos-lextreme-droite-et-lultra-gauche[]
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